A la veille de l'ouverture de la tant attendue conférence environnementale, promise dès son élection par le Président de la République, les acteurs de la construction se mettent en ordre de marche et comptent bien faire entendre leur voix à l'occasion des différentes tables rondes qui se tiendront vendredi et samedi. Détails.

Deux jours pour débattre de l'environnement. Deux jours pour pérenniser les effets et efforts du Grenelle de l'environnement instauré en 2007. Vendredi 14 et samedi 15 septembre 2012, se tiendra donc la Conférence environnementale qui doit poser les grands principes écologiques pour les années à venir. « Le but n'est pas de se distinguer particulièrement (du Grenelle), mais c'est un nouveau quinquennat qui commence, qui veut poser les bases d'un nouveau partenariat écologique en tirant les leçons de ce qui n'a pas marché dans le Grenelle », a indiqué à l'AFP la ministre de l'Ecologie Delphine Batho. « On est sur un processus durable - la conférence environnementale se réunira tous les ans - et qui engage tout le gouvernement avec quatorze ministres présents pendant deux jours», a-t-elle ajouté.

 

Au menu, cinq tables rondes qui auront pour thème la « transition énergétique », la « reconquête de la biodiversité », les « risques sanitaires environnementaux », le « financement de la transition et la fiscalité écologique » et la « gouvernance environnementale ».

 

Capeb et FFB au rendez-vous
Concernant la transition énergétique, et plus particulièrement la rénovation énergétique, la Confédération des artisans et des petites entreprises du bâtiment (Capeb) a déjà annoncé vouloir prendre à bras le corps cette problématique, « véritable bulle d'oxygène » pour son activité future. Elle en aura ainsi l'occasion pendant ces 48 heures, puisque deux de ses représentants - dont Patrick Liébus, le président et Jean-Marie Carton, 1er vice-président - participeront à la table ronde dédiée à ce sujet. « La rénovation énergétique des bâtiments est au cœur des préoccupations de la Capeb depuis de nombreuses années et notre organisation a toujours été avant-gardiste en la matière. En cette période de crise, l'activité doit être relancée par le marché de la performance énergétique qui émerge sensiblement. (…) Cette conférence sera l'occasion pour la Capeb d'apporter sa contribution », a ainsi expliqué Patrick Liébus dans un communiqué. La Fédération française du bâtiment (FFB), avec son président Didier Ridoret, s'assoira également autour de cette table ronde.

 

D'autre part, les représentants de la Capeb auront l'occasion de s'exprimer sur la fiscalité écologique. Celle-ci vise à réduire les aides aux activités polluantes et à favoriser les consommations et les comportements plus respectueux de l'environnement. Un outil indispensable à la transition énergétique. Entre autres pistes de réflexion concernant le logement, un renforcement de l'incitation à rénover des logements à la performance énergétique insuffisante et la mise en place d'aides à des constructions basse consommation.

 

Les filières de l'énergie lancent des appels
Hormis le logement, les acteurs des énergies renouvelables ne sont pas en reste et ont bien l'intention de porter leurs messages haut et fort. C'est donc avec impatience que les filières du solaire et de l'éolien, toutes deux au bord de l'asphyxie, attendent les mesures de soutien annoncées par la ministre de l'Ecologie, Delphine Batho. La table ronde sur l'énergie servira ainsi à cadrer le très attendu débat national sur la "transition énergétique" qui doit s'ouvrir en octobre et se poursuivre jusqu'en 2013 pour mettre en musique l'engagement de François Hollande : réduire de 75 à 50% la part du nucléaire dans la production d'électricité d'ici 2025.

 

« Il y a des mesures possibles en peu de temps. Cela permettrait aux entreprises d'être encore vivantes avant la fin du débat sur l'énergie de 2013 », a plaidé, à l'AFP, Jean-Louis Bal, président du SER 'Syndicat des énergies renouvelables), seul représentant des filières figurant sur la liste des invités.

 

D'ores et déjà, certains se sont positionnés pour participer aux travaux de concertation à l'issue de la conférence environnementale - faute d'y participer - comme Syntec-Ingénierie qui fait quelques propositions pour trouver des leviers de croissance à la filière environnement. Ainsi, le comité « environnement et biodiversité » de Syntec-Ingénierie propose notamment des évolutions nécessaires dans les marchés publics plus favorables à l'environnement, le développement de la géothermie et des investissements en faveur du stockage de l'énergie, expliquent les ingénieristes dans un communiqué. A suivre…

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