Tout comme son alter-ego Linky, le compteur communicant Gazpar présente des niveaux d'émissions faibles et très inférieurs à la valeur limite réglementaire selon l'Agence nationale des fréquences. Un avis qui rejoint celui de l'Agence nationale de la sécurité sanitaire. Détails.

Après avoir consacré trois rapports au compteur électrique intelligent Linky, l'Agence nationale des fréquences (ANFR) s'est penchée sur un autre automate communicant, le compteur Gazpar, déployé par GRDF. Ses conclusions sont claires : en utilisant "un émetteur radio de faible puissance" les niveaux mesurés d'exposition aux ondes électromagnétiques sont "faibles et très inférieurs à la valeur limite réglementaire fixée par décret, qui est de 28 V/m pour la fréquence d'émission de 169 MHz". En laboratoire, les mesures maximales relevées "varient entre 0,5 et 3 V/m" tandis que dans le garage d'un particulier, in situ, à un mètre du compteur, les niveaux n'atteignent que 0,14 V/m. D'autant que les consommations sont transmises par paquets, deux fois par jour, à des horaires variables, sur des périodes de 0,27 seconde. "Une émission radio équivalente à un bip de garage pour envoyer l'index de la journée", précisait Jean Lemaistre, directeur adjoint de GRDF, en mars 2016.

 

 

Un déploiement accéléré à compter de 2017

 

Car, comme le souligne l'ANFR, le compteur Gazpar "n'émet pas la grande majorité du temps". Ramenées à des moyennes de 6 minutes, afin de correspondre à la norme, les émissions en laboratoires sont inférieures à 0,1 V/m, tandis que, chez les clients, elles sont de 0,004 V/m. Des résultats qui viennent corroborer ceux déjà avancé par l'Agence nationale de la sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses), qui annonçait au mois de décembre 2016 que les compteurs intelligents présentaient un risque quasi nul : "Dans la configuration de déploiement actuelle [les conclusions] vont dans le sens d'une très faible probabilité que l'exposition aux champs électromagnétiques émis puissent engendrer des effets sanitaires à court ou long terme". Les machines, comme Linky ou Gazpar seraient "à l'origine d'une exposition comparable à celle d'autres équipements électriques" déjà retrouvés dans les maisons.

 

 

Le déploiement généralisé du compteur à gaz intelligent, décidé en 2014, prévoit que 11 millions de ces machines soient installées d'ici à 2022. Débuté à petite échelle en 2016 (150.000 machines), dans des communes pilotes d'Île-de-France (Nanterre, Puteaux, Rueil-Malmaison), Bretagne (Saint-Brieuc), Normandie (Le Havre) et Rhône-Alpes-Auvergne (Lyon, Caluire-et-Cuire), il devrait connaître un intense coup d'accélérateur en 2017. Il est estimé que la moyenne d'installation sera de 5.000 compteurs par jour pendant les six années qui viennent. Une opération estimée à 1 milliard d'euros de budget, soit environ 91 € par compteur communicant. Selon GRDF, la production des compteurs, des concentrateurs (qui relèvent à distance les consommations) et des modulateurs radio qui assurent la transmission des données devrait permettre de créer 1.000 emplois en France chez les industriels sélectionnés, comme Sagemcom ou Kerlink. Pour les consommateurs, des simulations réalisées par la Commission de régulation de l'énergie (CRE) évaluent à 1,5 % la réduction des consommations de gaz grâce à un meilleur suivi. De quoi compenser le coût de l'opération ?

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