Immeuble classé à l'inventaire de Monuments Historiques, l'hôtel particulier de Mercy-Argenteau, situé près des Grands boulevards parisiens connaît une nouvelle restructuration. Bâti en 1778 par l'architecte Firmin Perlin dans un style Louis XVI, il n'a cessé d'être modifié, notamment au 19e siècle par Charles Garnier. Visite en images.

Depuis sa construction au 18e siècle pour Florimond-Claude, comte de Mercy-Argenteau, l'hôtel particulier sis au 16, boulevard Montmartre (9e arrondissement de Paris), a connu bien des (r)évolutions. Inscrit dans l'Histoire et patrimoine inventorié, il a subi une rénovation complète menée par Gecina et l'agence DTACC (George Carvunis et Jacques Cholet). L'objectif : proposer un programme mixte, comprenant des bureaux, des logements et des commerces, des espaces agréables à vivre ou à occuper dans une bâtisse vieille de plusieurs siècles.

 

Le maître d'ouvrage a donc fait appel au cabinet DTACC Architecture qui a, à son actif, de nombreuses réalisations à Paris, dans des environnements dits « sensibles et complexes ». La mission des architectes a donc été de valoriser et de mettre en conformité le bâtiment historique existant afin d'accueillir les espaces tertiaires, habitations et salons polyvalents. Le projet comporte notamment deux commerces de plain-pied, de 115 et 90 m², s'ouvrant sur le boulevard. Au premier étage, l'immeuble compte sept salons, dont le Grand Salon et le Salon Garnier - une vaste salle des fêtes créée au-dessus de la cour intérieure, deux pièces aux décorations sculptées du 18e et du 19e siècle qui ont été inscrites aux Monuments Historiques en avril 1958. Le bâtiment lui-même a été classé en août 1975. L'étage unique, de plus de 1.000 m², possède un accès indépendant depuis le porche principal et a déjà trouvé preneur. Concentrés aux 2e et 3e étages, les bureaux sont également intégralement loués et bénéficient eux-aussi d'un accès direct au rez-de-chaussée.

 

De nombreuses opérations d'agrandissement et d'aménagement
Sous la Restauration, entre 1827 et 1829, le principal corps de logis de l'hôtel particulier, qui avait déjà été augmenté d'ailes en retour le long des mitoyens, a été surélevé de trois étages, le transformant en immeuble de rapport. De nos jours, la vingtaine de logements se répartiront entre le 2e et le 6e étage, ceux donnant sur l'arrière jouissant d'une vue sur la butte de Montmartre. L'ensemble se développe sur plus de 6.000 m² SHON. Les travaux, qui avaient débuté en octobre 2009 se sont achevés au mois de juillet 2012 pour un investissement estimé à 16,4 M€. Bernard Michel, le président-directeur général de Gecina explique : « Réalisation de prestige, nichée dans le cœur historique de Paris, la restructuration de l'hôtel de Mercy-Argenteau (…) est un hommage au passé et aux différents corps de métiers qui œuvrent pour réhabiliter des immeubles historiques ». La société d'investissement immobilier détient et gère un important patrimoine francilien de près de 10 Mrds €.

 

Fiche technique :
Maître d'ouvrage : Gecina ;
Maître d'œuvre : Agence DTACC ;
Année de construction : 1778 ;
Architecte : Fir
Surface : 6.770 m² ;
Programme : 1.140 m² de bureaux, 22 logements dont 6 logements sociaux, 205 m² de commerces (115 et 90 m²) ;
Budget : 16,4 M€
Durée des travaux : 24 mois

 

Découvrez le chantier dans les pages suivantes.

actionclactionfp

Projet

Mercy Argenteau
Mercy Argenteau © Hervé Abbadie
Le projet de Gecina et DTACC Architecture a consisté a modifier profondément le bâtiment en conservant les parties classées du 1er étage (inscrites à l'inventaire supplémentaire des Monuments Historiques, l'immeuble est inscrit à l'inventaire des immeubles remarquables de la Ville de Paris) et en démolissant partiellement les planchers. Il en résultera un bâtiment de six niveaux plus un sous-sol avec création d'une nouvelle façade au rez-de-chaussée sur le boulevard.

Salon (avant)

Mercy Argenteau
Mercy Argenteau © Hervé Abbadie
Un des sept salons du premier étage à la décoration de style Louis XVI orné de colonnes d'ordre corinthien. L'édifice originel a été construit par l'architecte Firmin Perlin pour le banquier Jean-Joseph de Laborde qui l'a revendu en 1778 au comte de Mercy-Argenteau, ambassadeur d'Autriche à Paris.

Salon (après)

Mercy Argenteau
Mercy Argenteau © Hervé Abbadie
Les planchers ont été entièrement refaits, et les décors d'époque restaurés.

Salle à manger Garnier (avant)

Mercy Argenteau
Mercy Argenteau © Hervé Abbadie
En 1890, une vaste salle des fêtes, dite salle à manger, est créée au dessus de la cour. Elle est attribuée à Charles Garnier : les plans du permis de construire sont signés de l'architecte Fernoux.

Salle à manger Garnier (après)

Mercy Argenteau
Mercy Argenteau © Hervé Abbadie
L'ancienne salle des fêtes. Le bâtiment, à travers les siècles, a notamment servi d'ambassade, de salle de réception et d'Ecole de mode internationale. Il a également été la résidence des compositeurs Boieldieu et Rossini.

Escaliers

Mercy ARgenteau
Mercy ARgenteau © Herve Abbadie
Le projet a tiré au mieux parti de l'existant, jusqu'aux verrières coiffant les cages d'escalier conservées et rénovées, tout comme les puits de lumière centraux originels, éclairant les couloirs de deux derniers niveaux.

 

L'hôtel particulier ne comptait à l'origine que deux étages mais le corps principal a été augmenté d'ailes en retour le long des mitoyens et il a été surélevé de trois étages. Afin de ne pas rompre l'enfilade des salons du 1er étage (dit "étage noble") occupés un temps par un cercle mondain, la distribution de ces étages supérieurs se fait par deux escaliers aux extrémités de la parcelle, reliés à chaque étage par de longues coursives éclairées zénithalement. La distribution originale enjambant le 1er étage, a permis de créer des appartements de tailles très différentes dans les étages.

Planchers

Mercy Argenteau
Mercy Argenteau © Hervé Abbadie
Les travaux dans les étages ont été très profonds. En tout, 22 appartements (dont 6 logements sociaux) seront installés dans l'hôtel de Mercy-Argenteau. Les habitations vont du studio au 4 pièces dont certain en duplex.

Combles

Mercy Argenteau
Mercy Argenteau © Hervé Abbadie
Les appartements du dernier étage orientés vers la cour intérieure bénféicieront d'une vue sur la butte de Montmartre.

Etablissement recevant du public

Mercy Argenteau
Mercy Argenteau © Hervé Abbadie
Les salons du premier étage seront transformés en ERP avec accès indépendant depuis le porche principal.

Cour intérieure (avant)

Mercy ARgenteau
Mercy ARgenteau © Hervé Abbadie
A l'arrière des commerces de plain-pied avec le trottoir, deux cours jumelles distribueront quelques locaux techniques qui complèteront ceux implantés au sous-sol.

Entrée

Mercy Argenteau
Mercy Argenteau © Hervé Abbadie
Concentrés aux deuxième et troisième étages, les 1.260 m² de bureaux jouiront désormais d'un accès direct à rez-de-chaussée sur le boulevard et, par la même, de leur propre adresse.

Exception

Mercy Argenteau
Mercy Argenteau © Hervé Abbadie
Le programme, installé dans un immeuble classé, jouit d'un traitement exceptionnel, en plein coeur de Paris, à deux pas des Grands boulevards.