ETUDE. La transition énergétique est un important défi à relever pour les collectivités locales et elles en sont souvent bien conscientes. Malgré des freins observés, un rapport dresse une série de bonnes pratiques à mettre en oeuvre pour réussir la transition énergétique dans les bâtiments communaux.

Un rapport d'étude destiné aux collectivités locales aborde la question de la transition énergétique dans les bâtiments communaux. Réalisée par CODA stratégies pour le compte de la FFIE, du Gesec, du Gimélec et du Serce, l'étude rappelle les enjeux de cette évolution pour les collectivités locales et dresse une série de bonnes pratiques en matière de transition énergétique pour mettre en œuvre une démarche ambitieuse. Les voici.

 

 

Pour commencer, la connaissance du parc de bâtiments est "un préalable incontournable", note le rapport. Cette dernière repose sur une analyse du bâti mais aussi sur les usages des bâtiments. Le rapport souligne toutefois que "cette connaissance du parc et des consommations associées doit être pensée comme un processus permanent et non simplement comme un "état de lieux" initial" car il rappelle que " les usages sont en constante évolution et influent directement sur les consommations énergétiques". Ainsi, "un suivi des objectifs de consommations énergétiques ne peut se concevoir indépendamment de la prise en compte des conditions d'usage et d'occupation". Cette bonne pratique "peut s'appuyer sur des outils relativement sophistiqués (logiciel de supervision du parc de bâtiments, télégestion…) mais elle peut également reposer sur la mobilisation d'outils plus simples pour les collectivités de tailles plus modestes", ajoute le rapport.

 

Des ressources spécifiques

 

Pour mener à bien la conduite de la transition énergétique, le document note la nécessité d'y affecter des ressources spécifiques. "Ces ressources reposent sur l'emploi de personnes dont la mission est de suivre l'évolution des consommations énergétiques, de proposer des solutions d'amélioration et de sensibiliser les parties prenantes aux enjeux de la maîtrise des consommations", est-il précisé.

 

Prise en compte de l'aspect financier

 

Autre enseignement : adopter une stratégie globale construite pas à pas. Le rapport explique que face à l'importance des investissements, certaines collectivités hésitent à s'engager. Or, des études de cas ont montré que des démarches graduelles ont permis de "d'enclencher un cercle vertueux". Le rapport fait valoir que "établir une stratégie globale en privilégiant dans un premier temps les actions dont les coûts sont les plus faibles et les retours les plus rapides permet de convaincre les parties prenantes "par la preuve", de libérer des marges de manoeuvre financières, et d'engranger une expérience permettant une meilleure maîtrise des investissements ultérieurs".

 

"Transformer les contraintes financières en opportunité"

 

Le financement étant l'un des freins des collectivités locales, notamment en raison de la baisse des dotations, le rapport préconise alors de modifier l'équilibre entre les charges de fonctionnement et les dépenses d'investissement. "Cette bascule vers les dépenses d'investissement est d'autant plus favorable qu'elle permet une récupération de la TVA sur les investissements pour les collectivités", précise le document. Il profite aussi pour rappeler que dans le cadre de la loi de Transition énergétique pour la croissance verte (LTECV), "les communes peuvent fortement diminuer le coût d'investissement initial pour des actions de maîtrise de l'énergie".

 

Mutualiser les ressources et les actions, repenser les modes de management

 

Les entretiens réalisés dans le cadre de cette étude ont mis en valeur les bienfaits de la mutualisation des ressources et des actions, surtout pour les collectivités de taille moyenne ou petite. Cela leur permet par exemple de s'appuyer "sur des services de conseil en énergie partagé qui leur assurent l'accès à des compétences pointues en matière de maîtrise de l'énergie", explique le rapport précisant que "la mutualisation des compétences et des moyens prolonge et renforce l'engagement de la collectivité mais ne s'y substitue pas".

 

La mise en oeuvre de la transition énergétique passe par une réflexion sur les modes de gestion et de management, estime le rapport. La réussite de la démarche sera assurée si les différents services travaillent ensemble sur les projets d'efficacité énergétique et dans la gestion quotidienne des équipements et bâtiments. Le rapport relate l'expérience d'une des collectivités sondées : "Il y a un élu responsable du développement durable, mais nous considérons que tous les élus doivent s'impliquer sur cette problématique et l'intégrer dans leurs objectifs. De même, tous les agents de la commune sont des agents du changement et des ambassadeurs vis-à-vis de la population".

 

 

Informer pour faire adhérer

 

Enfin, et c'est un élément là encore essentiel dans la réussite de la transition énergétique : la communication. Parmi les freins constatés, l'information des administrés des démarches engagées est déterminante pour les actions des collectivités locales. Trop souvent, certaines hésitent à se lancer de crainte que cela soit mal perçu par les administrés. Il est donc indispensable de présenter et d'expliquer les actions entreprises dans ce domaine. Cela permet également de sensibiliser les usagers des bâtiments aux économies d'énergie.

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