D'après un sondage de TNS Sofres et l'Association des maires des grandes villes (AMGVF), publié ce mercredi 25 septembre à l'occasion de la Conférence des villes, il apparait que la majorité des Français veuille la réduction des services publics. Précisions.

Dans un contexte de repli quasi général des investissements locaux à six mois des élections municipales, l'Association des maires des grandes villes de France (AMGF) a dévoilé, mercredi 25 septembre, lors de la 13ème conférence des villes, une enquête TNS Sofres* dédiée aux attentes des citoyens à l'égard de leurs maires. Si l'ampleur des investissements dans de grands projets d'équipement par les communes et les intercommunalités est jugé adéquat, trop faible par une grande majorité des Français, seuls "21 % d'entre eux estiment qu'elles dépensent trop d'argent."

 

La question de l'avenir des services publics locaux divise ainsi, signale l'étude. En effet, 46 % d'entre eux, estiment qu'il faut les améliorer pour mieux répondre aux besoins de la population, quitte à augmenter les coûts alors que 54 % se prononcent en faveur d'une réduction permettant ainsi de diminuer les dépenses publiques et faire baisser les impôts locaux. "A ce titre, plus la commune est de petite taille, plus la demande d'amélioration des services publics locaux est forte", estime l'étude.

 

"Les entreprises de BTP s'interrogent des carnets de commandes de demain"
"S'agissant également de l'adéquation entre les volumes d'investissements et l'offre de financement, il y a un premier risque esquissé dans l'enquête de la Sofres", souligne Jean-Claude Boulard, maire du Mans et président de la commission des Finances à l'AMGF, à savoir que 70 % des collectivités envisagent, soit la stabilisation, soit la baisse de l'investissement." Demain, les banquiers seront, d'après l'élu, dans "nos antichambres pour nous proposer des prêts avec des marges bancaires plus réduites. Je fais le pari que dans un an, il n'y aura pas beaucoup de problèmes de financement par emprunt." De plus, a-t-il insisté, "dans un contexte où l'investissement public local représente 71 % du total de l'investissement public, les entreprises de BTP craignent cette perspective et font d'ores et déjà antichambre dans nos mairies en s'interrogeant sur les carnets de commande de demain…"

 

Le "millefeuille" administratif et institutionnel
Par ailleurs, à un moment, également, où les PME, promoteurs, bailleurs sociaux et maîtres d'œuvre ont besoin d'y voir plus clair dans le "millefeuille" administratif et institutionnel, les Français, d'après l'étude, souhaitent que les intercommunalités au même titre que les collectivités doivent prendre plus d'importance à l'avenir. De plus, 68 % d'entre eux sont favorables au regroupement des petites communes de moins de 1.000 habitants entre elles. A noter : les habitants des communes concernées sont aussi majoritairement favorables à cette proposition (55%).

 

 

Enfin, l'étude précise que 67 % des citoyens ayant entendu parler de la création du statut de métropole estiment qu'il s'agit d'une bonne chose. Pour Michel Destot, président de l'AMGF et député-maire de Grenoble, a tenu à rappeler à ce sujet que "les métropoles de 500.000 habitants ne sont pas des monstres." Et de conclure : "On assistera très vite à une montée en puissance de chaque niveau de collectivité. Ainsi, les agglomérations de plus de 250.000 habitants deviendront des communautés urbaines. La réhabilitation du fait urbain est également une bonne chose."

 

*Méthodologie
L'enquête réalisée par le département Stratégies d'Opinion de TNS Sofres pour l'AMGF, auprès d'un échantillon de 1.000 personnes représentatifs de la population française âgée de 18 ans et plus, et interrogé en ligne entre les 13 et 16 septembre 2013.

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