Le premier musée consacré aux cités-dortoirs construites à l'époque de l'ex-République démocratique allemande (1949-1990) ouvre ses portes samedi 10 juillet à Dresde.

"Il ne s'agit pas de présenter de façon nostalgique ces cités, mais plutôt de faire découvrir leurs caractéristiques architecturales", a déclaré l'architecte irlandais Ruairi OBrien qui a conçu le musée.
L'établissement présentera des maquettes de "Plattenbau" - littéralement immeubles en plaques de béton - et une collection d'objets qui se trouvaient dans les appartements des cités-dortoirs de Dresde et de Marzahn (est de Berlin).

Au début des années 1950, un grand programme de construction de logements standardisés a été lancé en RDA pour remédier à la crise du logement due aux destructions de la Seconde Guerre mondiale.
Les premiers immeubles ont été construits en récupérant les débris de pierres de villes détruites massivement comme Dresde ou Magdebourg (est). Le slogan "mieux, plus vite et moins cher" était l'idée directrice de ce programme.

"Il y a quelques années, les «Plattenbauten», incarnation de l'architecture socialiste, étaient très décriés. On les qualifiait de «toilettes-salon avec une kitchenette». Depuis que certains ont été rénovés, ils bénéficient d'une meilleure image", a expliqué Werner Ehrlich, fondateur du musée.
Selon lui, ce type de bâtiment n'est pas une invention de la RDA. Dès les années 30, on trouvait de telles constructions en France.

Au total, environ un million d'appartements ont été construits en RDA pendant la période socialiste, surtout en périphérie des villes. On estime aujourd'hui que 300.000 de ces appartements sont inoccupés.

Les habitations comprenaient entre une et cinq pièces et étaient très convoitées à l'époque, le loyer d'un appartement de 80 mètres carrés coûtant 70 Ostmark (environ 15 euros).
Les habitants de ces bâtiment, hauts de 15 à 20 étages, étaient issus de toutes les catégories sociales, un professeur pouvant voisiner avec une femme de ménage.

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