Les effets de la crise financière se répercutent sur le marché des matériaux de construction. Les cimentiers Lafarge et Ciments Français ont présenté des chiffres d'affaires du troisième trimestre 2008 en hausse, mais prévoient des résultats en baisse sur l'année 2008.

Des résultats en hausse, mais des objectifs revus à la baisse : malgré des chiffres d'affaires souvent en hausse, les principaux cimentiers, qui présentent leurs résultats pour le troisième trimestre depuis quelques jours, émettent de fortes réserves quant aux projections à court terme.

 

Lafarge
«Compte tenu du degré exceptionnel d'incertitude actuel», l'industriel français Lafarge, qui a pourtant réalisé au troisième trimestre un chiffre d'affaires en progression de 9% à 5,317 milliards d'euros, ainsi qu'un bénéfice net de 647 millions d'euros en hausse de 8%, a annoncé vendredi ne pas être en mesure de confirmer ses objectifs pour 2010. Bruno Lafont, le Pdg de Lafarge, a indiqué que «face aux conséquences économiques de la crise financière», la priorité de la société, à court terme, consistait plutôt à se «mobiliser sur la génération de cash flow libre, les réductions de coût et le désendettement». Lafarge a en effet décidé de réduire ses coûts «de 120 millions d'euros en 2009, dans le cadre d'une nouvelle phase de réduction de coûts de 400 millions d'euros sur trois ans, entre 2009 et 2011».

 

Ciments Français
Chez Ciment Français, le message est identique : «en raison de la crise touchant le secteur financier, l'incertitude pesant sur l'évolution conjoncturelle et la crainte des répercussions sur l'ensemble des activités industrielles se confirment». La filiale du groupe Italcementi a réalisé au cours du troisième trimestre 2008 un chiffre d'affaires de 1,246 milliard d'euros, en progression de 2,6% par rapport à la même période l'an dernier. Pourtant, «au troisième trimestre les volumes vendus sont en baisse dans les trois métiers (ciment, granulats, béton prêt à l'emploi)», indique l'industriel, avant d'ajouter que la baisse de l'activité dans les pays développés «s'est accélérée» au cours des derniers mois. Le chiffre d'affaires du groupe pour les neuf premiers mois s'élève à 3,63 milliards d'euros, en hausse de 2,5% par rapport à la même période en 2007. Mais le bénéfice net affiche une baisse de 21,2% à 287 millions d'euros. Aussi, Ciments Français prévoit-il pour 2008 des «résultats opérationnels» en baisse par rapport à ceux de l'année dernière.

 

Italcementi, le groupe dont Ciments Français est une filiale, a pour sa part enregistré une forte baisse de 37,9% de son bénéfice net sur les 9 premiers mois de l'année, avec 195,5 millions d'euros. Au troisième trimestre, le bénéfice net à reculé de 38,3% par rapport à la même période en 2007, à 65,8 millions d'euros. «Le marché de la construction, qui avait déjà anticipé l'inversion de cycle, subit actuellement une flexion sur la majeure partie de ses marchés clés», analyse le groupe, qui prévoit en conséquence pour l'année 2008 «des résultats en baisse par rapport à l'année précédente».

 

Déjà en début de semaine, le cimentier Vicat avait expliqué devoir mettre en place «des mesures visant à réduire ses dépenses opérationnelles dans tous les pays», après avoir annoncé un chiffre d'affaires en recul de 3,1% à 1,582 milliard d'euros sur les neuf premiers mois de l'année. Le grec Titan avait de son côté annoncé un bénéfice net en recul, au troisième trimestre, à 47 millions d'euros contre 69 millions d'euros à la même période en 2007.

actionclactionfp