Un premier jalon important a été atteint sur le chantier du réacteur nucléaire de nouvelle génération de Flamanville : les montages mécaniques du circuit primaire principal ont été achevés permettant l'assemblage de composants cruciaux. La prochaine étape devrait être franchie au début de 2017, avant le démarrage du réacteur, fin 2018. Précisions.

La construction du premier réacteur de troisième génération français se poursuit, lentement mais sûrement. EDF a annoncé, le 24 mars dernier, avoir atteint le premier jalon-clé, fixé par le groupe lui-même dans le cadre de son calendrier, mis à jour à l'été 2015. Dans un bref communiqué, l'énergéticien explique : "Les opérations de montages mécaniques du circuit primaire principal du réacteur EPR de Flamanville sont terminées et ont permis l'installation et l'assemblage des gros composants : les quatre générateurs de vapeur, la cuve, le pressuriseur et les pompes primaires". Le chef de chantier, Antoine Ménager, déclare dans les colonnes du Figaro : "Sur l'ensemble des bâtiments de la zone nucléaire, le chantier est à 80 % d'avancement". Car l'immense installation comporte plusieurs zones différentes, dont le bâtiment abritant le réacteur, mais également une aire pour le combustible radioactif, un bâtiment de sauvegarde et une station de pompage. Pour l'heure, environ 98 % du génie civil et 60 % des montages électromécaniques ont été terminés.

 

 

Ecartant d'emblée d'éventuels problèmes sur les derniers travaux effectués, EDF détaille dans son communiqué : "Les contrôles qualité effectués ont permis d'établir que l'ensemble des opérations de montage répond aux exigences attendues". Rappelons que le chantier a été émaillé d'incidents qui lui ont fait prendre un retard considérable et ont fait exploser la facture. Le document mentionne 32 soudures du circuit primaire dont "une seule doit faire l'objet d'une procédure de reprise pour garantir sa conformité". Le bilan était donc presque parfait. Mais l'énergéticien a choisi de poursuivre la construction du réacteur n° 3 de Flamanville, sans attendre les conclusions d'une enquête de l'Autorité de sûreté nucléaire portant sur des défauts dans la cuve du réacteur. Les experts ne pourraient se prononcer qu'à la fin de l'année, voire au début de 2017…

 

EDF avance, quoi qu'il arrive

 

 

Trop tard pour EDF qui explique avancer "à un rythme soutenu vers le 2e jalon". Ce dernier, qui doit être atteint au cours du premier trimestre de 2017, verra la réalisation des derniers montages électromécaniques et le lancement de phases d'essais élémentaires (système par système), avant d'envisager les essais d'ensemble du circuit. Car une centrale nucléaire est constituée de deux circuits distincts : le circuit primaire, en boucle fermée, qui contient de l'eau sous pression réchauffée dans la cuve du réacteur, et le circuit secondaire, qui récupère les calories apportées par cette eau et permet de produire de la vapeur entraînant le groupe turboalternateur producteur d'électricité.

 

Xavier Ursat, le directeur exécutif du groupe, en charge du Nouveau nucléaire, fait valoir : "L'atteinte de ce premier jalon est une étape-clé vers le démarrage du réacteur programmé au quatrième trimestre 2018. Elle témoigne de l'efficacité de la nouvelle organisation mise en place pour garantir la maîtrise industrielle du chantier et de l'engagement collectif de l'ensemble de nos partenaires". Les travaux, extrêmement complexes pour une installation qui nécessite précision et sécurité absolues, mobilisent 4.000 personnes de 150 entreprises et fournisseurs.

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