INTERVIEW. Archinov, en partenariat avec Batiactu, donne la parole à Gilles Tregouët de l'agence espagnole RCR, sur le salon Architect@work, qui se tient les 22 et 23 septembre à Paris.

Il est l'un des architectes du musée Soulages à Rodez. Lui est français et travaille depuis une dizaine d'années au sein de l'agence d'architecture espagnole RCR. Invité de cette nouvelle édition d'architect@work, dans le cadre des « cartes blanches » organisées par Archinov, en partenariat avec Batiactu, Gilles Tregouët abordera ses réalisations sous le thème de la « flexibilité opiniâtre ».

 

Batiactu : Parlez-nous de la façon dont vous aborderez le thème « flexibilité opiniâtre » et ce qu'il recouvre à vos yeux ?
Gilles Tregouët :
Je vais parler de ce thème en m'appuyant sur le Musée Soulages que nous avons réalisé à Rodez. Il s'agit de mettre en avant l'importance d'avoir des éléments forts d'un point de vue architectural qui donnent le cap au projet. Les programmes évoluent, les clients évoluent également. Face à cette instabilité programmatique, il est nécessaire d'avoir des éléments forts et stables pour assurer une cohérence tout au long du projet.

 

Il n'existe pas de formulation figée, mais des grands principes. Des principes de conception qui synthétisent la façon dont on considère le programme et le lieu où il est implanté. La nécessaire capacité d'adaptation que l'on doit avoir, compte tenu des évolutions des projets, ne signifie pas que l'on doive perdre le Nord. Au contraire, certaines choses peuvent bouger, mais d'autres doivent rester intangibles, sinon on s'oriente vers un autre projet.

 


Batiactu : En quoi la flexibilité est-elle indispensable aujourd'hui pour les architectes ?
Gilles Tregouët :
Je dirais que, depuis plusieurs années, l'empilement des réglementations et autres normes grippent quelque peu les processus. On ne construit plus aussi facilement qu'à l'époque des grands projets de François Mitterrand ! Des projets a priori simples deviennent désormais plus complexes, ce qui conduit à un grand nombre d'abandons et de démantèlements. Je pense véritablement qu'il faut être flexible pour être en phase avec le contexte de construction actuel. Sans toutefois renier l'intégrité conceptuelle de son projet.

 

En effet, il faut savoir rester ferme pour ne pas dénature le projet, c'est cette dialectique que je trouve intéressante à développer lors de ma carte blanche, cette complexité réglementaire dans laquelle l'architecture évolue aujourd'hui.

 


Batiactu : Quels sont les projets de votre agence à ce jour ? Bénéficiez-vous de l'impact du musée Soulages qui vous a sans doute apporté une reconnaissance supplémentaire ?
Gilles Tregouët :
Le musée Soulages a en effet eu un impact très positif en termes d'image pour notre agence. Mais j'avoue qu'il n'est pas encore à la hauteur de ce que l'on aurait souhaité. Il faut dire aussi que la construction d'équipements culturels a significativement baissé ces derniers temps, les collectivités étant moins enclines à se lancer dans de tels projets…

 

Sinon, nous travaillons actuellement sur un projet de chai de 16.000 m2 du côté de Figueras, en Espagne. C'est un chantier qui démarrera au début de l'année prochaine. En 2017, nous entamerons également le chantier de la médiathèque de Gand, en Belgique. Puis suivront la livraison d'un ensemble de logements à Dubaï, ainsi que des logements à Bordeaux. Nous avons enfin un projet en Ile-de-France, mais je ne peux pas vous en dire plus pour le moment !

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