PROGRAMME. Après quatre années difficiles, l'artisanat du bâtiment retrouve des couleurs. Pourtant la Capeb ne compte pas relâcher ses efforts. Patrick Liébus a dévoilé ce 26 janvier l'agenda des actions qui seront menées les 100 premiers jours après la présidentielle 2017 pour relancer l'artisanat du bâtiment.

2016 a été une année de reprise et ouvre des "perspectives encourageantes" pour 2017 pour l'artisanat du bâtiment, a déclaré Patrick Liébus, ce jeudi 26 janvier 2017 en introduction de la conférence de presse sur la conjoncture de la Capeb. Dans le détail, sur l'année 2016 l'activité du secteur a progressé de 1,5%, après un recul de 2% en 2015, portée par un volume de travaux en construction neuve en forte hausse (+2,5%) et par l'amélioration de la performance énergétique des logements (+1,5%), tandis que l'entretien-rénovation a redémarré doucement (+0,5%).

 

 

La confédération précise par ailleurs que la progression du volume d'activité a profité à l'ensemble des métiers, excepté aux électriciens. Cette hausse d'activité concerne particulièrement les entreprises de plus de 10 salariés. Au quatrième trimestre, elle est de 2% pour celles de moins de 10 salariés contre 2,5% pour celles de 10 à 20 salariés.

 

Si la reprise est bien là, Patrick Liébus souhaite que cette dynamique se poursuive et espère que la présidentielle ne viendra pas la perturber ou la freiner. Pour cela, il demande que les mesures qui ont fait leurs preuves perdurent comme le CITE, l'eco-PTZ et le PTZ. Et à 100 jours de l'élection présidentielle, la Capeb en a profité pour dévoiler son "agenda des 100 jours", dans lequel elle a inscrit ses grands projets pour les 100 jours qui suivront les résultats de la présidentielle. "C'est un programme à la fois réaliste et ambitieux, pour reconstruire l'économie française sans plomber le budget de l'Etat", explique la Confédération.

 

10 axes de travail

 

"Cet agenda des 100 jours n'est pas un livre blanc", tient à souligner le Président de la Capeb car les actions sont datées. Ce document recense donc une dizaine de grands chantiers. Dans un premier temps, il sera question de soutenir l'entreprenariat et l'emploi. Par exemple, la Capeb entend faire du régime de la micro-entreprise un "tremplin transitoire vers l'entreprenariat de droit commun et non un régime dérogatoire durable". Patrick Liébus souhaite aussi une TVA unique à 7% en pérennisant la TVA à taux réduit pour les travaux de rénovation énergétique et en l'élargissant aux travaux d'accessibilité.

 

Lutter contre la concurrence déloyale

 

La Capeb veut agir pour organiser une "concurrence saine et loyale" et demande la généralisation et des marchés publics simplifiés pour que toutes les entreprises, quelle que soit leur taille, y ait accès, de même que la simplification du document unique de marché européen (DUME), et ainsi faciliter l'accès des PME aux marchés publics en incitant notamment les acheteurs publics à écarter "systématiquement les offres anormalement basses et les offres variables".

 

Le combat pour une concurrence loyale passe aussi par la question du travail détaché. Patrick Liébus, également Président European Builders Confederation (EBC), y est très attaché et compte bien relancer les discussions au niveau européen sur la révision de la directive sur le détachement des travailleurs. Il souhaite notamment la suppression du détachement via les sociétés d'intérim, l'introduction d'une durée maximum de détachement inférieure à 6 mois et l'obligation pour les salariés détachés d'avoir 6 mois d'ancienneté au minimum dans l'entreprise du pays d'origine. Sur le sujet, Patrick Liébus rappelle que sur 1,92 million de travailleurs détachés dans l'Union européenne, 40% travaillent dans le secteur de la construction.

 

Alléger le coût du travail et agir sur la prévention

 

La Capeb souhaite aussi que les charges soient baissées, que le principe du CICE soit étendu aux artisans et que soit rétablie la défiscalisation des heures supplémentaires. Concernant le RSI, Patrick Liébus demande qu'une réflexion soit menée pour voir comment son fonctionnement pourrait être amélioré. Il réclame aussi le développement d'une offre de service adaptée aux travailleurs indépendants et le renfoncement d'écoute pour détecter les besoins des artisans pour les accompagner en cas de fragilité économique.

 

Opposé au compte pénibilité, un dispositif qu'il juge "trop complexe et largement inapplicable dans les TPE", Patrick Liébus réaffirme son souhait de de supprimer au profit du développement d'actions de prévention. Il réclame aussi la suppression du prélèvement de l'impôt à la source par les entreprises, "un fardeau administratif supplémentaire" qui "perturbera les relations sociales". Concernant le financement des TPE, la Capeb demande que soient imaginées des solutions de trésorerie adaptées aux artisans du bâtiment et que les banques tiennent compte des carnets de commandes pour accorder des prêts.

 

 

Donner envie aux jeunes et aux entreprises

 

La Capeb entend soutenir des mesures en faveur de la formation et de l'apprentissage en promouvant par exemple l'artisanat du bâtiment et ses métiers auprès des jeunes, de leurs parents mais aussi auprès des équipes éducatives. Pour maintenir et développer le tissu des entreprises artisanales, la Confédération souhaite enfin favoriser la transmission-reprise des entreprises en accompagnant les différents acteurs.

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