Eurovia, spécialiste des Travaux publics, condamnée pour faute inexcusable après la mort il y a trois ans d'un ouvrier victime d'un cancer du bitume, a rejeté vendredi en appel toute responsabilité et même tout lien avec son activité.

Filiale de Vinci, Eurovia, condamnée pour faute inexcusable dans la mort d'un ouvrier atteint d'un cancer du bitume, a rejeté vendredi en appel toute responsabilité et même tout lien avec son activité. La cour d'appel de Lyon a mis son jugement en délibéré le 10 mai prochain.

 

Durant le procès, l'avocat d'Eurovia a indiqué que José-Francisco Serrano Andrade n'avait travaillé au contact du bitume qu'à partir de 2001, et de manière «sporadique». «Ce n'est pas chez Eurovia qu'il a attrapé cette maladie maligne», a précisé l'avocat. Avant d'ajouter : «Jamais le bitume n'a été considéré comme un produit cancérigène». De son côté, l'avocat de la défense a essayé de montrer le lien de causalité entre l'activité de l'ouvrier et son cancer, en s'appuyant sur d'autres études.

 

Pour rappel, la société Eurovia a été condamnée au mois de mai dernier pour «faute inexcusable» dans le procès qui l'opposait à la famille d'un ouvrier du bitume mort suite à un cancer de la peau. Le «procès du bitume» a mis à jour des contradictions. En effet, au cours du procès, Eurovia a cité les études du Centre international de recherche sur le cancer (Circ), selon lequel «ni le bitume ni ses fumées ne sont classés comme cancérogènes» et «aucune étude ne vient confirmer un lien quelconque entre l'exposition combinée des UV solaires, au bitume et le cancer». Mais l'Agence française de sécurité sanitaire de l'environnement et du travail (Afsset) a indiqué qu'au niveau international, les «extraits de bitume» sont classés 2B par le Circ, dont cancérogènes «possibles».

 

L'Usirf, organisation patronale de l'industrie routière, estime à 4.200 le nombre de salariés en contact régulier avec ce produit.

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