La Commission européenne a mis en demeure mercredi les gouvernements de l'Union européenne de réaliser des économies dans leur consommation nationale d'énergie au cours des deux prochaines années, menaçant de leur imposer des objectifs contraignants en 2014 en cas d'échec.

La Commission dresse un constat d'échec pour l'efficacité énergétique. En effet, suite aux 3 engagements énergétiques pris par l'UE en 2008, pour 2020, au titre de la lutte contre le climat (réduction des émissions de gaz à effet de serre, utilisation d'énergies renouvelables et réalisation des économies grâce à l'efficacité énergétique), celle-ci atteint seulement 3% de ses objectif en 2010, car aucune contrainte n'a été imposée aux Etats. Et, si rien n'est fait pour renverser cette tendance, elle ne réalisera que 9% de son objectif en 2020, faible score.

 

Le commissaire en charge de l'Energie, Günther Oettinger, a exposé mercredi une stratégie en « deux temps » pour inciter les Etats à respecter leurs engagements. « Dans un premier temps, pendant les années 2012 et 2013, nous laissons les Etats agir avec des mesures volontaires. Mais si nous ne constatons aucun progrès significatif à la fin de l'exercice, alors nous mettrons en place en 2014 des mesures contraignantes », a-t-il expliqué. Avant d'ajouter : « Tout le monde doit être impliqué dans l'effort : les particuliers, les pouvoirs publics et les industriels ».

 

Une stratégie coûteuse et créatrice d'emploie
«12% des bâtiments dans l'UE appartiennent au secteur public, mais seulement 1,5% sont aménagés chaque année pour répondre aux objectifs d'efficacité énergétique», a souligné Günther Oettinger. Le commissaire préconise de doubler l'effort et d'aménager 3% des bâtiments publics chaque année, ce qui permettrait aux pouvoirs publics de montrer l'exemple aux particuliers. Même si l'investissement a un coût qui se compte en milliards d'euros, la stratégie mise en place pourrait créer jusqu'à 2 millions d'emplois d'ici à 2020 et réduire de 1.000 euros par an les factures énergétiques de chaque citoyen. De plus, si les entreprises investissent pour réduire leur consommation d'énergie, elles auront moins besoin de permis de polluer qu'elles devront acheter à partir de 2013. Cela aura deux conséquences liées : une chute du prix de la tonne d'équivalent CO2 négociée actuellement à 16 euros, et malheureusement une perte de recettes pour les budgets nationaux.

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