Le groupe Bouygues a connu une année 2011 faste : il a annoncé un CA en hausse de 5 % à 32,71 Mrds € et un bénéfice net stable à 1,07 Mrd €. Ces résultats, légèrement supérieurs aux attentes des analystes, ont été portés par le secteur de la construction et de l'immobilier et tempérés par le secteur industriel et les télécoms. Et pour 2012, Bouygues reste optimiste.

Bouygues a rendu public les résultats de l'exercice 2011 : le chiffre d'affaires du groupe diversifié (BTP, immobilier, médias, télécommunications) a atteint 32,71 milliards d'euros (+5 %) pour un bénéfice net de 1,07 Mrd €, stable par rapport à 2010. Ces résultats, plutôt bons, ont été portés par la filiale Colas (324 M€, +50 %), par le secteur de la construction (226 M€, +12 %) et par l'immobilier (120 M€, +11 %). Malheureusement pour le groupe, les secteurs industriel (190 M€, -19 %) et télécom (331 M€, -17 %) ont un peu terni le tableau.

 

Pourtant, grâce à un carnet de commandes record (24,8 Mrds € à la fin de 2011, +10 %), le groupe Bouygues affiche un certain optimisme pour l'année 2012. Il table en effet sur un chiffre d'affaires en léger repli (32,35 Mrds €, -1 %) qui, selon le p-dg Martin Bouygues, « reflète la diversité des situations des pôles d'activités du groupe. (…) L'environnement économique et financier est incertain (mais) les projets en négociation sont nombreux et significatifs ». Et les récents succès de Bouygues, notamment la signature du partenariat public-privé (PPP) du Palais de Justice de Paris ou celui de la ligne à grande vitesse Nîmes-Montpellier, n'ont pas été pris en compte dans le calcul du carnet de commandes. Branche par branche, les perspectives 2012 marquent le retour à une certaine stabilité : le secteur construction prévoit par exemple une progression de son CA de seulement 2 %, tandis que Colas, spécialiste des routes, envisage une hausse de seulement 1 % de son activité.

 

Les plus grandes craintes concernent l'évolution du financement des projets et les budgets de collectivités locales. Yves Gabriel, p-dg de Bouygues Construction interrogé par l'AFP, a ainsi déclaré : « Je tire la sonnette d'alarme pour les PPP en raison du renchérissement du coût du crédit et de la complexité des montages (liée à) l'obligation de faire appel à un nombre plus important de banques ». Certains projets seraient ainsi menacés, dont le canal Seine-Nord Europe, qui doit relier Compiègne (Oise) à Aubencheul-au-Bac (Nord) et qui pourrait coûter 4,3 Mrds €. Vinci et Bouygues sont actuellement sur les rangs.

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