C'est fait : la coopérative a reçu le feu vert de l'Autorité de la concurrence pour racheter l'activité brique terre cuite de son concurrent Imerys. Mais à condition que Bouyer Leroux cède 25.000 tonnes de briques par an à ses concurrents en Aquitaine. Explications.

Un leader de la brique terre cuite est né. En effet, Bouyer Leroux vient de recevoir l'accord de l'Autorité de la concurrence pour l'acquisition de l'activité brique terre cuite de la société Imerys. Toutefois, cette autorisation a été accordée "sous conditions".

 

En effet, après avoir déposé, en décembre 2012, une offre ferme pour ce rachat, Bouyer Leroux devait conclure la transaction - aujourd'hui estimée à près de 100 M€ - avant cet été. Mais, en avril dernier, l'Autorité de la concurrence décidait de prolonger l'examen de cette cession, arguant du fait que "l'opération envisagée pose des problèmes de concurrence et nécessite l'ouverture d'une phase d'examen approfondi". D'après le gendarme de la concurrence, Bouyer Leroux, implanté à La Séguinière (Maine-et-Loire), "disposerait à l'issue de l'opération d'un quasi-monopole sur la fabrication de briques de cloison dans le grand ouest de la France et d'une position très importante sur la fabrication de briques de mur en Aquitaine".

 

Assurer une concurrence saine dans le sud-ouest
C'est pourquoi, après ce temps de réflexion, elle donne, ce vendredi 26 juillet, son avis favorable à la condition que Bouyer Leroux cède 25.000 tonnes de briques de mur en terre cuite chaque année à ses concurrents en Aquitaine "afin d'animer la compétition" dans cette région - où Imerys possède plusieurs sites de production de briques terre cuite. Ces 25.000 tonnes devront être vendues à leur prix de revient, à ses deux concurrents ou à un grossiste actif auprès des réseaux de distribution et de négoce de la région, pendant cinq ans (renouvelables une fois), précise l'Autorité de la concurrence. "La commercialisation de ces briques, dont le volume correspond à la part de marché de Bouyer Leroux en Aquitaine avant l'opération, permettra (…) aux opérateurs concurrents de se constituer une clientèle (et) leur laissera le temps de s'implanter durablement en ouvrant, le cas échéant, des sites de production", ajoute-t-elle. En revanche, le gendarme de la concurrence a écarté des "risques d'atteinte à la concurrence relatifs aux briques de cloison dans le grand Ouest de la France". En effet, l'Autorité a constaté la substituabilité des briques plâtrières avec les autres matériaux de construction de murs non-porteurs, et en particulier la plaque de plâtre.

 

Imerys Terre cuite compte 400 salariés et 7 usines localisées essentiellement dans le Sud de la France. Quant à Bouyer Leroux, une des plus importantes Scop dans le secteur de la construction, emploie près de 370 collaborateurs et a réalisé un chiffre d'affaires de 90 M€ en 2012. Avec ce rachat, il détiendra désormais la majorité du marché des briques terre cuite en France, devant Terreal et Wienerberger.

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