Lafarge, dont le résultat net semestriel avait été gonflé l'an passé par un gain exceptionnel de 160 millions d'euros, précise avoir enregistré sur les six premiers mois de 2011 une hausse de 3% de son chiffre d'affaires à 7,97 milliards d'euros et avoir réduit sa dette de façon « significative ».

Lafarge commence à voir rouge. En effet, le groupe français de matériaux de construction a averti jeudi que l'inflation et les effets de change vont peser sur ses résultats annuels, après avoir enregistré une forte baisse (-34%) de son bénéfice net au premier semestre, à 260 millions d'euros. Malgré tout, le chiffre d'affaires est stable sur le trimestre (+3 % à périmètre et taux de change constants) et en hausse de 3 % sur le semestre (+3 % à périmètre et taux de change constants) sous l'effet conjugué d'une amélioration des volumes sur les marchés émergents, de la contribution des nouvelles capacités acquises au Brésil, et de l'impact négatif des variations de change. «L'inflation des coûts et les effets de change pèsent (...) et devraient avoir un impact sur la croissance des résultats de l'année», écrit le cimentier dans un communiqué.

 

L'activité granulats et béton a vu ses revenus augmenter de 3% sur le semestre, tiré par des hausses de prix qui ont permis de neutraliser les variations de change observées au deuxième trimestre. De son côté, l'activité ciment a vu son chiffre d'affaires en hausse de 3%, grâce à une amélioration des volumes sur les marchés émergents. Ses volumes ont progressé de 8% sur le semestre, portés par la croissance dans la zone Moyen-Orient Afrique. En effet, les volumes progressent de 9 % sur le trimestre et de 8 % sur le semestre, soutenus par la croissance de la région Moyen-Orient Afrique et des autres marchés émergents. Le résultat d'exploitation courant a, lui, reculé de 14% à 926 millions d'euros, en raison de «la flambée des prix de l'énergie et de taux de change défavorables», souligne le communiqué.

 

Un avenir en demi-teinte pour Lafarge
Lafarge indique que malgré son programme de réduction des coûts, ses marges et ses résultats dans cette activité majeure ont été impactés par la hausse des coûts de l'énergie et l'effet défavorable des taux de change. S'il ne donne pas d'estimation sur l'impact négatif des effets de change, le groupe prévoit une évolution moyenne de 10% des coûts de l'énergie et de 6% des coûts d'inflation globaux. Pour y faire face, le cimentier mise sur une hausse «favorable» de ses volumes «dans les pays émergents», a répété jeudi, Bruno Lafont, PDG de Lafarge. «Les marchés émergents demeurent le moteur principal de la demande», fait remarquer le groupe.

 

Plombé par une dette colossale (14,26 milliards d'euros fin juin), le cimentier précise qu'il est en «bonne voie» pour réaliser son objectif de désendettement d'au moins 2 milliards d'euros en 2011. Il en est déjà à 1,8 milliard d'euros : il a notamment vendu ses activités plâtre en Europe et en Amérique du sud au groupe Etex pour 1 milliard d'euros et a aussi sécurisé 700 millions d'euros de réserves. (Lire l'article)

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