L'association BBCA réfléchit à une nouvelle étape dans la construction durable : passer de l'échelle du bâtiment seul à celle de tout un quartier. La méthode combinera des règles de conception de la voirie et des infrastructures, ainsi que des cahiers des charges spécifiques. Précisions.

L'échelle du bâtiment seul n'est pas toujours la plus pertinente en matière de solution durable, notamment pour ce qui est du partage d'énergie, de mixité des usages ou de mutualisation des moyens. De nombreux urbanistes estiment que l'échelle de l'îlot ou du quartier est plus adaptée, à l'image de Construction21 qui vient de lancer son portail City21. L'association Bâtiment Bas Carbone (BBCA) se lance à son tour dans la définition d'un référentiel fixant les caractéristiques des futurs quartiers bas carbone. Elle annonce : "La méthode de travail sera similaire à celle mise en œuvre avec succès pour le référentiel Bâtiment neuf BBCA : une commission technique est désignée par l'association qui pilote en toute indépendance ce projet. Elle s'appuiera autant que possible sur des quartiers pilotes".

 

 

Sobriété et matériaux recyclés

 

Stanislas Pottier, le président de BBCA, explique : "La mise au point du quartier bas carbone est une étape supplémentaire dans les travaux accomplis jusqu'à présent par l'association BBCA. La lutte contre le changement climatique passe par un aménagement urbain à l'empreinte carbone exemplaire". Pour y parvenir, la grille d'analyse de ces futurs quartiers à empreinte réduite combinera des règles de conception des bâtiments mais également des voiries et des réseaux et infrastructures basée sur l'analyse du cycle de vie. L'essentiel sera de privilégier l'utilisation de matériaux bas carbone ou recyclés tout en limitant les déchets de chantier. Outre ces aspects d'économie circulaire, la sobriété énergétique et la production locale d'énergies renouvelables seront également considérées. Un cahier des charges "Aménagement & usages" sera, quant à lui, chargé de limiter les rejets de gaz carbonique du quartier, en incitant à la mobilité durable, mettant en place des surfaces végétalisées fixant le CO2 et respectant les sols, et en luttant contre le gaspillage des ressources.

 

 

Déchets, transports, énergies, des aspects à intégrer

 

"Le quartier bas carbone, composante essentielle de la ville durable, c'est l'avenir des territoires : un axe privilégié de développement et de valorisation de l'expertise française", résume Stanislas Pottier. En mars 2016, Ségolène Royal déclarait, lors de l'annonce de la première liste des démonstrateurs industriels de la ville durable : "C'est un sujet crucial que celui de l'urbanisation et de la lutte contre les émissions de gaz à effet de serre. Il faut construire et urbaniser autrement. La ville durable est un marché considérable à l'échelle mondiale". La ministre de l'Environnement souhaite que se généralisent "des solutions concrètes et innovantes pour réduire l'empreinte environnementale des villes, qu'il s'agisse de diminution des consommations énergétiques, de favorisation des transports durables, d'une meilleure gestion des déchets ou de la réduction du phénomène des ilots de chaleur". Son homologue, ministre du Logement, soulignait pour sa part, "le véritable succès des éco-quartiers et des éco-cités". Emmanuelle avait conclu : "Il faut montrer que la ville sobre, solidaire, économe et agréable à vivre, ce n'est pas une utopie". Une voie que souhaite suivre BNP Paribas Real Estate, membre fondateur de l'association BBCA et partenaire mécène du futur référentiel Quartier Bas Carbone, déjà mobilisé pour contribuer à la création du premier quartier pilote.

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