Si les entreprises du bâtiment n'enregistrent toujours pas d'amélioration de leur activité, cela devrait changer l'année prochaine. La Fédération française du bâtiment prévoit une amorce de reprise pour 2016, notamment grâce au logement neuf. Détails.

Si la FFB espérait voir le bout du tunnel en 2015, ce ne sera malheureusement pas le cas. Les entreprises du bâtiment devront patienter encore quelques mois pour voir poindre une amélioration. L'organisme indique dans son bilan 2015 que "l'année 2016 connaîtra l'amorce d'une reprise (+0,9%) principalement du fait de l'amélioration envisagée sur le segment du logement neuf". Sur ce secteur, il prévoit que l'activité progresse de 5,5% en volume. Du côté des mises en chantier, elles devraient atteindre près de 380.000, soit une hausse d'environ 35.000 unités, en lien avec l'augmentation des permis (+13,6%). Une hausse se profile également pour le marché de l'entretien et l'amélioration. La FFB, qui joue la carte de la prudence, envisage une très légère augmentation sur ce segment, soit +0,4% en volume. Quant à l'emploi, il devrait se stabiliser, voire être créateur d'emplois en fin d'année 2016. Selon l'organisation, il faudra attendre 2017 pour réellement "renouer avec une croissance soutenue".

Une baisse d'activité en 2015

En attendant, le secteur affiche un nouveau recul sur 2015, soit -3% en volume. A cela s'ajoute une destruction d'environ 30.000 emplois. "La baisse d'activité pour 2015 s'avère donc plus importante que prévu (- 1,5 % attendu en mars 2015), en raison principalement d'une moindre progression qu'espérée du segment de la rénovation énergétique", selon la FFB.

 

Dans le détail, le logement neuf a enregistré en 2015 un recul de son activité de -3,9% en volume. Ce chiffre est toutefois moins important qu'en 2014 (-11,5%). Le nombre de mises en chantier, estimé aux environs de 345.000 unités, "reste décevant, avec une nouvelle baisse, toutefois limitée à -1,9 %", note la FFB. Autre segment qui n'a pas réussi à relever la tête : la rénovation. Pourtant, le gouvernement n'a pas limité ses efforts en la matière. "Les mesures sont satisfaisantes, mais pour l'instant ça coince. Le prix de l'énergie qui reste faible n'incite pas à faire des travaux dans l'immédiat, note Jacques Chanut, le président de la FFB. On observe une croissance des formations RGE, mais pas d'explosion du marché. Donc forcément, les artisans sont déçus. Finalement le marché se développe, mais lentement. On est loin des objectifs".

Fraude au travail détaché : intensifier encore les contrôles

Lors de ce bilan, Jacques Chanut est également revenu sur quelques dossiers importants du secteur, notamment celui sur la fraude aux travailleurs détachés. "Nous sommes contents de l'outil légal mis en place notamment concernant la responsabilité du maître d'ouvrage. Toutefois, même si des efforts de contrôle ont été réalisés sur des gros chantiers, il faut les intensifier. En outre, on attend maintenant surtout des jugements. Enfin, reste les problèmes des chantiers chez les particuliers où il est plus difficile d'intervenir", a confié le président de la FFB. Enfin, ce dernier a souligné un motif de satisfaction non négligeable : l'élargissement du PTZ, "un outil simple, puissant et présent sur l'ensemble du territoire sur lequel on fonde beaucoup d'espoir", a-t-il conclu.

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