Faire preuve d'optimisme ? Pas facile, alors que l'activité du bâtiment affiche un recul de 4.3% à fin 2014 et que le nombre de logements mis en chantier ne dépassera pas la barre des 300.000… Pourtant, une éclaircie pourrait apparaître en 2015, prédit la Fédération française du bâtiment, qui mise sur le plan d'actions du gouvernement.

Finalement la crise aura duré aussi en 2014… Les prévisions des économistes n'auront pas eu lieu et le secteur du bâtiment aura de nouveau souffert. "Nous avions prévu un recul de l'activité de 0.4%, l'année se soldera sur un recul de 4.3% !", indique Jacques Chanut, président de la FFB, ce mardi 16 décembre. Sans compter que du côté des mises en chantier, la barre des 300.000 ne sera pas franchie cette année. En effet, étaient prévus quelque 339.000 logements mis en chantier, finalement, ce ne sont que 299.000 unités réalisées à fin 2014. En cause, selon la FFB : "une croissance économique pas au rendez-vous", et "un environnement institutionnel instable", avec des changements dans les taux réduits de TVA, la réforme du CIDD ou encore l'obligation de travaux énergétiques dans le tertiaire.

Moins de mises en chantier qu'annoncées ?

Après la pluie, le beau temps ? Ce poncif sera-t-il avéré en 2015 ? Là, la FFB veut faire preuve d'optimisme et de pessimisme à la fois. D'abord, en misant sur le retour à la hausse des mises en chantier, grâce au dispositif Pinel et à la réforme du PTZ+ qui devraient doper la demande ; mais aussi à la progression de l'amélioration-entretien (+1.5%) via le crédit d'impôt pour la transition énergétique (CITE). "Les mesures annoncées en septembre se traduiront en mai/juin 2015 pour le logement individuel. Du côté du collectif, les effets sont attendus pour la fin de l'année seulement", note le président de la FFB. Qui soutient que selon leurs analyses, l'effet "plan de relance" devrait permettre la construction de 17.000 logements supplémentaires.

 

Le côté obscur, c'est la destruction de 30.000 emplois qui surviendra encore l'an prochain, y compris intérim en équivalent-emplois à temps plein. Cependant, la FFB s'interroge sur l'écart "inexpliqué et considérable" entre le recul de l'activité (+20%) et de l'emploi (un peu plus de 11%). Et va même jusqu'à dire qu'elle a "un doute" sur l'effondrement des mises en chantier annoncé depuis plusieurs années. "Il serait intéressant d'avoir des dates réelle à l'avenir", souligne Jacques Chanut, évoquant la modification des statistiques du ministère de l'Ecologie, via son outil Sit@del2, à compter de 2015…

Deux points noirs

Exceptée l'activité, le Fédération restera focalisée, en 2015, sur deux sujets sensibles : la pénibilité et le travail illégal. Sur la premier, "on n'est pas rétrograde, mais on ne sait pas faire !", s'exclame Jacques Chanut. Qui bat d'un revers de main les provocations de certains responsables du gouvernement. "On attend beaucoup de la mission mixte menée par Michel de Virville", ajoute-t-il. Sur le second sujet, il est tout aussi virulent, s'acharnant à dire qu'il souhaite "mettre à l'abri les 347.000 entreprises du bâtiment qui pourraient se trouver dans des situations inextricables". Il insiste sur la volonté de sa fédération de mettre en place des moyens de contrôle, mais qui demandent des contrôles de la part des autorités. A commencer par la carte d'identité professionnelle que Jacques Chanut espère voir en place dès l'été prochain. De même que le renfort promis au niveau des ministères…

 

En attendant, une once d'éclaircie tente de poindre sur le secteur du bâtiment… histoire de ne pas toujours être taxés de tout voir en noir !

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