Le Port autonome de Marseille (PAM), qui a accueilli quelque 1,8 million de passagers en 2004, s'apprête à mettre en service d'ici quelques semaines une nouvelle gare maritime pour le trafic avec le Maghreb, première étape de la métamorphose d'une partie du littoral de la cité phocéenne.

«Nos installations hyper vétustes compliquaient l'accueil. Ce nouveau terminal de 6.000 m2 est un outil formidable qui va impliquer de fortes augmentations de trafic», estime Jacques Massoni, directeur du service voyageurs du port.

Cette nouvelle vitrine du PAM, qui attend le feu vert de la commission de sécurité pour la mi-octobre, a été aménagée selon les normes internationales de sécurité ISPS (Sécurité internationale des navires et installations portuaires), précise-t-il.
Prévu pour accueillir le trafic passagers avec le Maghreb (Algérie et Tunisie) et «éventuellement la Corse», ce «terminal» a été conçu sur le modèle aéroportuaire. Flux nationaux et internationaux seront totalement séparés.
Une fois passé un sas d'embarquement et les formalités douanières accomplies, les passagers patienteront dans une salle de transit, sans possibilité de ressortir.
Symbole de la volonté du PAM de s'adapter aux besoins de la clientèle nord-africaine, toute la signalétique est en français et en arabe. «Nous avons l'outil pour qu'une caravane traverse la Méditerranée», affirme Jacques Massoni qui ne cache d'ailleurs pas son ambition de desservir aussi le Maroc. «Nous sommes prêts», dit-il.

Grand puzzle

L'édifice est organisé sur trois niveaux, dont le dernier, une terrasse de 3.900 m2 avec vue sur le port, servira à terme d'esplanade piétonnière reliée à la cathédrale de la Major, située en surplomb à deux pas de là.
Priorité a été donnée à la fonctionnalité des locaux, avec une décoration sobre, escaliers extérieurs grillagés et murs en béton brut. Sous la terrasse, l'étage est réservé à des zones d'attente climatisées, dotées d'une aire de jeu, de services de restauration, de quelques commerces, d'un bureau de change et d'un lieu de culte.
Tout le rez-de-chaussée est destiné à recevoir les bagages de cale des voyageurs à destination de l'Afrique du Nord.
La nouvelle gare maritime pourra traiter deux navires en simultané. Un terre-plein de 5 hectares accueillera jusqu'à 1.500 véhicules.
Le PAM a investi 16 millions d'euros dans ce terminal, qui n'est que la première pièce d'un grand puzzle, destiné à refaçonner deux kilomètres et demi de littoral. Les travaux de «redistribution de l'espace» se poursuivront avec la démolition en 2006 de vieux hangars pour faire place à une gare satellite.
«Nous devions réaménager l'espace pour permettre aussi à la ville de Marseille de démolir une passerelle autoroutière» qui longe en surplomb le port et qui doit être enterrée sur un kilomètre dans le cadre du projet de réhabilitation urbaine Euroméditerranée», explique Jacques Massoni.
Un peu plus au nord du nouveau terminal, au-dessus des voies
d'embarquement pour la Corse, sont prévues des «terrasses du port», avec la construction d'ici 2008 d'un centre commercial avec terrasses et parking.
Plus loin encore, un ancien silo à Arenc doit être reconverti d'ici 2010 en une salle de spectacles de 2.000 places. «Un projet chasse l'autre», commente Jacques Massoni.

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