Au siège toulousain de la CAPEB, le téléphone ne cesse de sonner depuis samedi, pour demander de l'aide mais aussi pour offrir des bras, après l'explosion catastrophique de l'usine chimique AZF.

Les dix permanents tournent à plein régime: la juriste fait le standard, le technicien du bâtiment recense les offres des autres départements, la directrice Marie-Christine Roudier-Perez et le président Louis Contreras courent les réunions de concertation officielles.

"Près de 2.000 chantiers ont déjà été engagés" via le numéro vert (0800.508.588) et les appels répercutés par la mairie, déclare Mme Roudier-Perez.

Le département compte 7.000 adhérents de la CAPEB, la majorité travaillent de manière décentralisée, mais "400 appels d'artisans nous ont proposé leurs services en direct, et nous leur avons donnés à chacun trois clients pour commencer" déclare la directrice. "On sort de notre rôle de représentation syndicale, notre travail n'est pas de trouver des marchés aux entreprises, mais vu le drame il fallait s'y mettre", ajoute Mme Roudier-Perez.

La CAPEB a déjà reçu des propositions du reste de la France : du Nord-Pas-de-Calais, de Rhône-Alpes où un groupe de retraités du BTP propose de descendre. "On attendra que les gros chantiers se dégèlent pour avoir recours à eux, car il faudra les loger" remarque la responsable syndicale.
Sans doute les services de l'ANPE locale spécialisée dans le BTP seront-ils aussi les bienvenus quand viendront les gros chantiers. Elle a mis en place trois numéros verts (05.61.99.73.83, 84 et 89) "réservés aux offres de travail des entreprises et artisans" selon son directeur Alain Bouche. Pour l'instant "seules quinze offres sont arrivées". "Rien de surprenant" disent en choeur l'ANPE et la CAPEB, pour l'instant la priorité est donnée aux petits travaux d'urgence.

"Rien qu'avec l'OPAC-HLM cela nous donne du pain sur la planche, il y a 20.000 fenêtres à remplacer dans 4.800 logements" déclarent les responsables.
Un fabricant de fenêtres de Montauban a passé un contrat pour 1000 appartements, "un camion de 600 kilos de vitre arrive de Bordeaux, avec son matériel de découpage" se réjouit M. Contreras.

Le numéro vert est bien parti pour durer un mois, estiment les représentants des artisans. Pour tout réparer "pour faire les travaux de finitions, remplacer enfin les cloisons fissurés à l'autre bout de la ville, il faudra bien un an" estime le président de la CAPEB de Haute-Garonne en soulignant que "dans le quartier du sinistre il faudra reconstruire un pavillon sur trois".

Au chapitre de la solidarité, la CAPEB locale va aussi recevoir des dons des autres départements pour 7 artisans qui ont été ruinés par l'explosion.

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