Après 15 trimestres dans le rouge, l'activité de l'artisanat du bâtiment retrouve le chemin de la croissance, et affiche une évolution de 1% au premier trimestre 2016. « Rien n'est acquis », prévient la Capeb, qui y voit toutefois des signes encourageants pour les mois à venir.

« Après bientôt quatre année de recul, l'activité du secteur de l'artisanat du bâtiment semble frémir enfin avec 1% de croissance au premier trimestre 2016 ! Toutefois, même si de nombreux indicateurs sont passés au vert, rien n'est acquis. Dans ce contexte, certaines dispositions du projet Sapin II sont extrêmement dangereuses. Elles porteront un gros coup à nos métiers, dans un secteur qui continue de souffrir de nombreux cas de concurrence déloyale », souligne Patrick Liébus, président de la Capeb.

 

L'organisation, qui publie ce jeudi sa note de conjoncture trimestrielle, se veut donc optimiste et voit dans cette tendance haussière les premiers signes « d'une amélioration qui pourrait se poursuivre sur les prochains mois ».

 

Les raisons de cette croissance ? La bonne tenue de la construction neuve, en premier lieu. En effet, avec une augmentation de 1.5% au premier trimestre, plus de 351.200 logements commencés en février 2016, et la hausse du nombre des permis de construire (+7.7% sur 12 mois), le dynamisme est bel et bien enclenché. L'entretien-rénovation affiche +0.5%, notamment grâce au marché de la performance énergétique (APEL), qui enregistre une croissance de 1.5%. Preuve de l'efficacité des divers dispositifs d'incitation fiscale en vigueur, note la Capeb.

 

Des régions et des métiers qui vont mieux, des trésoreries toujours à la peine

 

Par région, les données sont disparates et varient entre -1.5% et +3%. Ainsi, Midi-Pyrénées-Languedoc-Roussillon, avec +3%, tire son épingle du jeu, suivi par le Nord-Pas-de-Calais-Picardie et la Bretagne (+2%). En bas du tableau, le Centre, la Bourgogne-Franche-Comté et l'Ile-de-France affichent des résultats négatifs, avec une activité en baisse de respectivement -1.5%, -1% et -0.5%.

 

Par métier, la croissance concerne l'ensemble des corps d'état, avec des progressions variant de 0.5 à 1.5%. Comme le trimestre dernier, les travaux de maçonnerie sont les mieux lotis (+1.5%). La couverture-plomberie-chauffage (+1%) arrive en seconde position, la menuiserie-serrurerie et l'aménagement-décoration-plâtrerie font jeu égal (+0.5%).

 

Les carnets de commande gagnent plus de 10 jours par rapport à 205 (76 j), mais, constate la Capeb, les recours à la sous-traitance se font aussi plus nombreux. 23% des entreprises notent ainsi une progression, contre 6% seulement des entreprises qui notent une baisse de leur activité par ce biais.

 

Soutien des banques

 

Enfin, seule ombre au tableau pour ce 1er trimestre : les trésoreries dont les besoins sont encore trop élevés. Ainsi, 45% des entreprises continuent de déclarer un besoin de trésorerie en moyenne égal à 20.000 €. Les retards de paiement, quant à eux, restent monnaie courante pour 2/3 des entreprises. « Il est à noter que les besoins de trésorerie risquent, paradoxalement, d'augmenter si les perspectives d'amélioration de l'activité dans les mois à venir se confirment », prévient la Capeb.

 

Et Patrick Liébus de conclure : « (…) Cela ne sera pas suffisant, car pouvoir bénéficier de cette dynamique de reprise, les chefs d'entreprise artisanale vont plus que jamais avoir besoin du soutien des banques et autres partenaires financier ».

 

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