Le syndicat mixte ADN (Ardèche/Drôme Numérique), réunissant les départements de l'Ardèche et de la Drôme ainsi que le conseil Régional Rhône-Alpes a confié, en juillet 2008, au Groupement Axione/Eiffage/ETDE, le développement d'une infrastructure interdépartementale de communications électroniques haut et très haut-débit. Visite.

Le syndicat mixte ADN a, en effet, confié à l'été 2008, au Groupement Axione/Eiffage/ETDE le développement d'une infrastructure interdépartementale de communications électroniques haut et très haut-débit. Mais ce projet est ambitieux, plus de 2.000 kilomètres de réseau optique à construire en seulement 24 mois et pour un montant de 123 millions d'euros.
Pour ce faire, des techniques de construction particulièrement innovantes ont été mises en place. En effet, différentes techniques de déploiement sont utilisées sur ce projet : déploiement de la fibre optique en aérien sur les supports des réseaux d'électrification basse tension (BT) et moyenne tension (HTA), enroulage sur les lignes très haute tension et mise en œuvre de micro-tranchée dans les zones les plus urbaines.
Les objectifs sont clairs : limiter les nuisances des usagers de la route ainsi que les contraintes structurelles du terrain, et permettre, d'ici à l'automne 2010, à tous les particuliers et professionnels de l'Ardèche et de la Drôme (708 communes) où qu'ils soient, la possibilité de se connecter à l'internet haut-débit.

Travaux de génie civil

Ainsi, sur la route, la technique de la micro-tranchée est utilisée. Réalisées avec des engins spécifiques (les micro-trancheuses), ces micro-tranchées font 10 cm de large sur 40 cm de profondeur et sont remblayées avec du béton auto-compactant après le passage des câbles.
En revanche, sur les bas-côtés, une trancheuse sera de mise. En effet, quand l'accotement est stable, la pose mécanisée à la trancheuse permet de faire des «sillons» de 80 cm à 1 mètre de profondeur. Cette technique fluide limite les nuisances, sécurise les chantiers notamment en bordure de route et offre des cadences rapides allant de 250 à 600 mètres par jour par rapport à une production de 50 à 100 mètres par jour en traditionnel, c'est-à-dire avec une pelle mécanique. Ces deux techniques permettent de réaliser des linéaires importants dans des délais très courts tout en minimisant la gêne au trafic routier. Après l'installation des fourreaux PEHD (polyéthylène haute densité) en tranchée ouverte, les équipes travaux testent leur étanchéité et leur section de passage. Les fourreaux aboutissent dans des chambres de télécommunications réparties en 2 catégories : les chambres de raccordement pour recevoir les protections d'épissure de câbles et les chambres de tirage pour faciliter le tirage ou portage des câbles. Une fois l'infrastructure posée, les équipes travaux déploient la fibre sous pression d'air dans les fourreaux. Grâce à un compresseur d'air, la fibre se retrouve poussée jusqu'à la chambre de raccordement où un opérateur va pouvoir souder chaque brin de fibre.

 

De plus, un autre concept innovant complète le panel des technologies et techniques utilisées sur ce projet ADN afin de déployer le très haut débit dans cette région : la solution micro-tubes. Il s'agit d'une nouvelle gaine pré-équipée de micro tubes, directement enterrée dans la micro-tranchée, facilitant ainsi le dévoiement de fibre optique.

 

Déploiement de fibre optique sur les réseaux électriques aériens
Autre technique de déploiement utilisée sur ce projet, celle de l'aérien qui permet d'apporter la fibre au plus profond des territoires, au cœur même de la ruralité. En effet, ETDE et Axione, ont développé une méthode de déploiement aérien permettant d'utiliser les poteaux des réseaux d'électrification basse tension (BT) et moyenne tension (HTA) comme support de la fibre optique. Ainsi, sur un linéaire optique de 2.000 km, plus de 250 km de câbles sont déployés sur les supports des réseaux d'électrification en Ardèche et de la Drôme. La fibre optique est, en effet, posée sur les poteaux du réseau HTA et BT, en-dessous des conducteurs électriques. Les travaux sur le réseau basse tension sont favorisés car les câbles sont en général isolés, donc sécurisés. Le déploiement sur la HTA est plus contraignant en termes de sécurité car les câbles sont nus.

 

A noter qu'en génie civil comme en aérien, plus de 30.000 heures d'études ont été nécessaires pour déterminer de façon définitive le tracé du réseau avec un objectif : calculer de façon précise les itinéraires les plus pertinents et les moins coûteux. Une part importante a aussi été dédiée à la partie administrative : recherche des plans d'urbanisme auprès des centaines de communes impactées par les travaux pour réaliser les études de tracés, demande d'autorisation, demande d'autorisation d'accès sur des parcelles privés auprès des particuliers…
Les travaux ont débuté à l'automne 2008 et devraient être achevés à la fin de cette année.

 

Répartition du budget total : 123 millions d'euros
Syndicat mixte Ardèche/Drôme Numérique : 50 millions d'euros
ADTIM (Groupement Axione/Eiffage/ETDE/ETDE Investissements : 73 millions

 


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Une machine de la société Marais, spécialiste de la mise en place de réseaux en milieu urbain

Tranchée
Tranchée
A l'arrière d'un camion qui avance lentement, la trancheuse (sous la coque grise) de cette machine scie méthodiquement la chaussée en une tranchée rectiligne et parfaitement régulière. A gauche de la photo, un système d'aspiration évite les projections de gravats et les poussières.

Ici, une seule voie a dû être fermée

Tranchée urbain
Tranchée urbain
Cette technique permet un minimum de perturbation pour les riverains.

Tubes de polyéthylène haute densité

Tranchée urbain
Tranchée urbain © A.M. - Batiactu
Des tubes PEHD (Polyéthylène haute densité) sont alors installés dans cette tranchée.

Déversement du béton auto-compactant

Tranchée urbain
Tranchée urbain
Derrière la micro-trancheuse se trouve une toupie à béton qui comble la tranchée avec du béton auto-compactant. Celui-ci est de couleur rouge.
Quelques jours après, ce béton est raboté sur quelques centimètres de profondeur. Il ne reste plus qu'à effectuer la réfection de la voirie avec un enrobé à chaud.

Câbles optiques

Tranchée urbain
Tranchée urbain © A.M.
Avec l'installation de ces câbles, et d'ici à l'automne 2010, tous les particuliers et professionnels de l'Ardèche et de la Drôme, où qu'ils soient, auront la possibilité de se connecter à l'internet haut-débit.

Baudrier, casque... la sécurité des hommes est importante

Helicoptere
Helicoptere © A.M.
Mise en place d'une poulie en attendant le passage de l'hélicoptère et du câble optique.

Déploiement de la fibre par héliportage

Helicoptere
Helicoptere © A.M.
L'héliportage permet d'accéder aux zones escarpées accessibles seulement à pied et présente une solution alternative intéressante en termes d'efficacité. Une opération de ce type est faite chaque semaine en moyenne, dans les montagnes ardéchoises et les zones escarpées de la Drôme.

La fibre est déroulée parallèlement aux câbles électriques

Cable helicoptere
Cable helicoptere © A.M.
La vitesse de pose du câble enroulé permet de couvrir une distance de 2 à 3 kilomètres par jour.

Système d'accroche

Cable helicoptere
Cable helicoptere © A.M.
Après consignation de la ligne et définition de l'aire d'atterrissage, le câble, qui est stocké sur enrouleuse freinée arrimée au sol, est accroché à une élingue de transport qui équipe l'hélicoptère. Ce dernier vole à environ 10 mètres du sol.

Un travail délicat

Cable helicoptere
Cable helicoptere © A.M.
Mise en place du câble dans une poulie préalablement installée sur chaque poteau.
Au-dessus de l'équipementier, une barrière mécanique de protection a été accrochée au poteau. Cette dernière se situe à 1 mètre minimum sous le câble, permettant à l'opérateur de limiter physiquement la zone sensible tout en respectant les règles de travail en vigueur.

Le câble vient être installée dans la poulie

Helicoptere cable
Helicoptere cable © A.M.
Chaque poteau est équipé d'une poulie dans laquelle le câble est inséré.

En attente de passage de câble

Cable aerien
Cable aerien © A.M.
La barrière mécanique est conçue à partir de matériaux isolants, sans prise au vent, présentant des fixations adaptées... La barrière mécanique est posée à chaque poteau. Quand les travaux sont achevés sur celui-ci, la barrière est enlevée puis posée sur le poteau suivant.