Le président de la direction générale du groupe sidérurgique européen Arcelor, Guy Dollé, a affirmé vendredi que la Région wallonne "affirme des choses contraires à la vérité", concernant les engagements du sidérurgiste pour ses hauts-fourneaux de Liège.

"J'ai envoyé une lettre à la Région wallonne pour lui demander de cesser d'affirmer des choses contraires à la vérité. Il est facile de faire croire que nous nous étions engagés à refaire les hauts-fourneaux de Liège, ce qui est faux", a déclaré M. Dollé lors d'une conférence de presse de présentation des résultats 2002 du groupe basé à Luxembourg.

Arcelor a annoncé en janvier des projets de restructuration qui doivent se traduire par la fermeture de six hauts-fourneaux en Europe d'ici à 2010, dont deux hauts-fourneaux de sa filiale belge Cockerill-Sambre. Ces derniers, qui emploient 1.700 personnes actuellement, doivent fermer en 2005 et 2006.

Le groupe a "engagé des processus de négociation normaux à l'intérieur du Comité de groupe européen et du comité d'entreprise de Cockerill-Sambre", a indiqué M. Dollé. En outre, "nous avons accepté le principe de dialogue proposé par le Premier ministre belge. Nous verrons la qualité du dialogue", a-t-il ajouté.

M. Dollé a affirmé qu'Arcelor, qui compte 20.000 salariés en Belgique, avait "assumé pleinement ses responsabilités d'industriel belge" en réalisant "1 milliard d'euros d'investissement depuis trois ans". Il a indiqué que si le groupe confirme la construction d'une nouvelle aciérie pour l'inoxydable à Charleroi (Belgique), cet investissement concernerait 400 emplois.

Questionné sur une possible diversification des activités du groupe souhaitée par des syndicats belges, M. Dollé a écarté toute intention en ce sens. "Diversification, non ! Arcelor est une société acier, tout acier et restera tout acier", a-t-il martelé.

Interrogé sur le site allemand de Brême, où l'un des deux hauts-fourneaux doit fermer en 2004 et où le second doit améliorer sa productivité, M. Dollé a prévenu que "si l'usine de Brême était incapable de réaliser les progrès prévus, elle serait la plus mauvaise usine d'Arcelor", qui "en tirerait les conséquences".

Plus généralement pour l'ensemble du groupe, "si une usine était aujourd'hui incapable de mener les progrès prévus, nous serions obligés d'en tirer les conséquences", a-t-il menacé. La direction d'Arcelor doit bientôt rencontrer des représentants des autorités locales de Brême, a-t-il ajouté.

Compte tenu des négociations en cours, Arcelor n'a pas chiffré mais seulement estimé les conséquences en termes de provisions de ces restructurations, a indiqué le directeur financier, Michel Wurth.

En termes d'effectifs totaux, Arcelor compte "aujourd'hui 104.000 salariés", contre 108.000 personnes fin 2001. "Mille personnes ont quitté le groupe en raison de changement de périmètre" et les 3.000 autres départs ont été réalisés "dans le cadre d'opérations d'efficacité", a précisé M. Dollé. Sur ces 3.000 personnes, 2.000 travaillent dans la branche produits plats au carbone, 400 dans l'inoxydable et 400 dans la distribution-transformation-négoce, a-t-il poursuivi.

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