Après avoir évité la Cour de justice de la République qui s'est déclarée incompétente, Michel Noir sera jugé par la justice de Monsieur Tout le Monde. Dans l'affaire du périphérique de Lyon, la juge d'instruction, Noëlle Cousinier, vient d'ordonner le renvoi devant le tribunal correctionnel de l'ancien maire de Lyon, de son ex-gendre, Pierre Botton, et de trois dirigeants d'entreprises du BTP, dont Martin Bouygues.

L'ancien ministre du Commerce extérieur (1986-1988) se voit reprocher d'avoir bénéficié de virements occultes effectués sur des comptes suisses par Martin Bouygues, PDG du groupe Bouygues, André Kamel, PDG de Dumez International, et Bertrand Martin, PDG de CCM-Sulzer.

La justice a été saisie en août 1994 d'abus de biens sociaux commis par ces entreprises de travaux publics qui auraient versé des fonds sur les comptes suisses de M. Noir, alors président de la Communauté urbaine du Grand Lyon, à l'occasion de la signature du contrat de concession du périphérique nord de Lyon.

Près de 11 millions de francs soit quelque 1,67 millions d'eruos, auraient été déposés entre 1986 et 1992 sur ces comptes par les trois entreprises de BTP. Martin Bouygues avait notamment avoué avoir versé de grosses sommes d'agent sur un compte dénommé " Belette ".

Michel Noir, 58 ans, et son ex-gendre sont poursuivis pour recel d'abus de biens sociaux. MM. Bouygues, Kamel et Martin pour abus de biens sociaux. Cette affaire devrait être jugée au début de 2003.

Il s'agit du dernier volet de l'affaire politico-financière dans laquelle l'ancien maire de Lyon avait été condamné, en janvier 1996, à 18 mois de prison avec sursis et cinq ans d'inéligibilité pour recel d'abus de biens sociaux au détriment de sociétés de son ex-gendre. Quatre mois plus tard, il écopait d'un an de prison avec sursis pour utilisation illicite de subventions municipales.

actionclactionfp