L'ex-première secrétaire du parti socialiste (PS) et maire de Lille Martine Aubry vient d'être convoquée par la juge d'instruction Marie-Odile Bertella Geoffroy pour être entendue dans le cadre d'une enquête sur les dégâts provoqués par l'amiante. Une convocation qui pourrait déboucher sur une mise en examen ?

Martine Aubry va-t-elle être mise en examen dans l'affaire de l'amiante ? Directrice des relations du travail de 1984 à 1987 au sein du ministère du même nom, l'ex-première secrétaire du PS va être une nouvelle fois entendue par un juge d'instruction, pour une possible mise en examen, révèle ce lundi l'AFP, confirmant une information de M6. L'enquête, menée par la juge d'instruction Marie-Odile Bertella-Geoffroy, s'intéresse à l'action des pouvoirs publics face à l'amiante dans les années 1970-1980.

 

Les pouvoirs publics de l'époque dans le viseur
Depuis 2009, des dizaines de hauts fonctionnaires ont été entendus comme témoins. Directrice des relations du travail de 1984 à 1987, Martine Aubry a, également, été entendue une première fois par les gendarmes en qualité de témoin le 28 janvier 2010. Aujourd'hui, elle est donc convoquée de nouveau et pourrait être mise en examen.

 

Le 8 mars 2012, la juge d'instruction chargée du dossier de l'amiante avait déjà mis en examen pour homicides, blessures involontaires et abstentions délictueuses, Jean-Luc Pasquier, 63 ans, l'ancien directeur de cabinet de Martine Aubry. Ex-haut fonctionnaire du ministère du Travail, il occupait, lorsque Martine Aubry détenait le portefeuille, un bureau chargé de faire respecter l'hygiène et la sécurité dans les entreprises.

 

Mais surtout, comme le rappelle Le Point, « il siégeait aussi au Comité permanent amiante (CPA), un lobby monté de toutes pièces par les communicants des industriels ». D'après l'hebdomadaire, ce lobby visait à « prôner 'l'usage contrôlé de l'amiante' et empêcher la France, puis l'Europe, de bannir cette fibre ».

 

L'entourage de Martine Aubry a immédiatement réagi, expliquant que la maire de Lille apporterait « tout son concours à l'enquête judiciaire ».Quant à l'intéressée, elle dit souhaiter « que la justice comprenne ce qui s'est passé pour les victimes et leurs familles, et pour éviter qu'une telle tragédie ne se reproduise à l'avenir ». Et face à la juge, elle « expliquera comment l'administration des relations du travail qu'elle dirigeait alors, n'a eu de cesse de renforcer la protection des travailleurs de l'amiante ».

 

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