Selon le président de l'Agence allemande des réseaux, Matthias Kurth, l'Allemagne «n'est plus exportatrice d'électricité et couvre tout juste ses besoins», suite à l'arrêt de ses plus anciens réacteurs nucléaires.

«Cela fluctue mais depuis l'arrêt en mars des plus vieux réacteurs, nous sommes à l'équilibre alors qu'auparavant nous étions nettement exportateurs d'électricité», a expliqué Matthias Kurth. En effet, l'Allemagne compte après la catastrophe de la centrale de Fukushima, au Japon, neuf réacteurs en activité, avec une fin programmée d'ici à 2022. Le parlement allemand a d'ailleurs confirmé, vendredi 1er juillet 2011, cette option par un vote massif (lire l'article).

 

Des pays européens comme l'Italie ou encore la France ont pour habitude d'importer de l'électricité germanique, notamment «pendant les mois d'été», où «le niveau des fleuves oblige parfois à réduire la production d'électricité nucléaire», afin d'assurer le refroidissement des réacteurs a précisé Matthias Kurth. Cette situation pourrait même créer des tensions entre certains pays européens, a-t-il poursuivi. Cette décision unilatérale d'abandonner le nucléaire civil sans concertation préalable avec les autres pays membres de l'Union Européenne, fait craindre une déstabilisation de tout le marché européen de l'électricité. « Certains autres pays européens n'ont pas fait ce qu'ils avaient à faire » pour assurer leur sécurité énergétique : «Regardez par exemple l'Italie qui dépend d'importations d'électricité», a-t-il ajouté. Récemment, tout comme l'Allemagne et la Suisse, l'Italie a renoncé au renouveau de l'atome sur son territoire par simple référendum populaire.

 

Visant la France, Matthias Kurth a également reconnu qu'il était «faux de croire que l'Allemagne (pourrait) importer beaucoup d'électricité nucléaire de France en cas de grand froid et de pénurie hivernale, car les Français se chauffent beaucoup à l'électricité et n'auraient rien à nous vendre». En parlant d'hiver, l'Agence des réseaux en a profité pour mettre en garde sa population contre le risque de «coupures de courant à grande échelle» cet hiver.

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