Le ministre de l'Economie et des Finances, Michel Sapin, a estimé que les responsables du groupe LafargeHolcim devaient être "condamnés" à la suite de l'affaire du financement du groupe Etat islamique, en Syrie.

Le ministre de l'Economie et des Finances, Michel Sapin, a estimé le 25 avril, sur la chaîne Cnews, que les responsables de LafargeHolcim, mis en cause pour avoir indirectement financé des groupes armés islamistes en Syrie, devaient être "condamnés". Une sortie qui intervient au lendemain de l'annonce de la démission d'Eric Olsen, P-DG du groupe.

 

 

"Tout financement de cette nature doit être poursuivi et ses responsables, quels qu'ils soient, condamnés", a asséné le ministre. "Si mon administration a saisi la justice, c'est bien parce que ce n'est pas supportable, même si localement ce doit être compliqué pour ceux qui ont la responsabilité d'une cimenterie dans un monde aussi violent", a-t-il par ailleurs souligné. LafargeHolcim est en effet visé par une enquête judiciaire ouverte en octobre après une plainte de Bercy.

 

Pour LafargeHolcim, la direction n'était pas au courant des faits incriminés

 

 

L'ONG Sherpa, qui a porté plainte contre LafargeHolcim pour financement du terrorisme, a de son côté estimé que le départ d'Eric Olsen constituait "un premier pas significatif" de l'entreprise "vers la reconnaissance de sa responsabilité". "C'est bien la société mère qui était à l'origine des décisions prises et des actions commises par la filiale syrienne en violation des droits humains", a ajouté l'ONG. Une affirmation démentie par LafargeHolcim, pour qui Eric Olsen n'était pas informé sur ces pratiques.

 

Pour rappel, le cimentier a diligenté une enquête interne au terme de laquelle il a reconnu que des mesures "inacceptables" avaient été prises pour permettre à un site de continuer à fonctionner dans ce pays déchiré par la guerre civile. Selon une enquête du journal Le Monde publiée en juin 2016, Lafarge avait missionné un intermédiaire pour obtenir de l'organisation djihadiste État islamique des laissez-passer pour ses employés aux checkpoints.

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