POLEMIQUE. Des associations favorables au projet d'aéroport à Notre-Dame-des Landes ont dénoncé les "mensonges" et "omissions" des médiateurs, qui ont selon eux sous-estimé les contraintes liées à l'extension de l'aéroport actuel dans leur rapport remis au gouvernement en décembre.

"Nous dénonçons les omissions sur les trafics, le coût, les délais qui ne sont pas les bons et sur le fait que le survol de Nantes n'a pas été résolu", a déclaré à l'AFP Alain Mustière, président de l'association des Ailes pour l'Ouest, à l'issue d'une conférence de presse à Paris. Il parle ainsi du rapport de médiation remis au Gouvernement en décembre dernier.

 

Selon les associations participantes, le trafic sur l'aéroport de Nantes-Atlantique va s'amplifier plus rapidement qu'estimé. De 5,5 millions de voyageurs pour l'année 2017, il devrait passer à 9 millions avant 2030. Les médiateurs ont, eux, retenu que ce seuil sera atteint seulement en 2040, sur les bases des prévisions de la Direction générale de l'aviation civile (DGAC). Cependant, ils avaient également notifié dans leur rapport que "certains observateurs du trafic aérien anticip(aient) même l'atteinte des 9 millions de passagers dès 2030".

 

Une aggravation de la pollution

 

L'augmentation du trafic aérien autour de l'aéroport actuel "va aggraver pollution et nuisances sur Nantes-Métropole", ont-elles également souligné. La comparaison des coûts effectuée par les médiateurs penchait "en faveur" de l'option de réaménagement de Nantes-Atlantique, estimée "entre 365 et 460 millions" d'euros, auxquels il faut ajouter un maximum de 350 millions d'indemnisations du groupe Vinci, initialement en charge de la construction et de l'exploitation de l'aéroport de NDDL.

 

Les associations estiment que la rénovation de Nantes-Atlantique s'élèvera à un milliard d'euros, en prenant en compte les coûts induits par "le droit au délaissement" des maisons - procédure administrative destinée au propriétaire d'un bien immobilier soumis à des prescriptions d'urbanisme - et les recours et délais. Ces délais sont d'ailleurs estimés par les associations à 15 ans de procédures, alors que les médiateurs avaient considéré qu'il fallait deux ans avant de pouvoir entamer les travaux d'aménagement de l'aéroport de Nantes.

 

Une décision avant la fin du mois

 

Alain Mustière attend du gouvernement "qu'il commence les travaux à Notre-Dame-des-Landes et évacue la ZAD", actuellement occupée par les opposants. Le président de la République Emmanuel Macron s'est engagé à rendre une décision sur la construction ou non d'un nouvel aéroport au plus tard fin janvier.

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