Dans le cadre de la prochaine concertation sur la transition énergétique, l'Ademe a imaginé plusieurs scénarios pour 2030 et 2050 qui prévoit des diminutions de la consommation d'énergie de 20 % voire de 50 %. L'effort devra porter en priorité sur les logements puis, dans un 2e temps sur les transports.

L'Ademe prépare le grand débat sur l'énergie, souhaité par le gouvernement, qui doit se tenir à partir de la mi-novembre et durer plusieurs mois. Cette concertation nationale fixera la trajectoire et se concrétisera en une loi de programmation au mois de juin 2013. Afin de contribuer aux échanges, l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie a imaginé plusieurs scénarios énergétiques et climatiques pour la période 2030-2050. « Axés sur la consommation et le développement de l'offre d'énergies renouvelables », précise François Loos, le président de l'Ademe, les scénarios envisagent l'avenir « de façon réaliste, sans réduire la mobilité, l'activité industrielle, ni le niveau des exportations agricoles ».

 

Dans le scénario pour 2030, l'agence prévoit une baisse de 20 % de la consommation d'énergie, grâce à des mesures portant principalement sur le logement, qui représente aujourd'hui plus de 40 % de la consommation totale. Il postule la rénovation thermique de 500.000 logements par an, d'ici à 2030 (soit 8,5 millions de logements en tout) ainsi que la construction de 310.000 à 350.000 logements neufs, plus sobres. Le confort sera maintenu dans les habitations grâce à une meilleure isolation et une plus grande efficacité énergétique. Compte tenu de cette mesure, une baisse de 30 % de la consommation en 20 ans semble possible pour le seul secteur résidentiel.

 

Un effort sur les transports et les énergies renouvelables
Après 2030, l'Ademe estime que l'effort à porter sera celui sur les transports. Outre le développement du vélo en ville, de l'offre de transports en commun et des services d'auto-partage et de co-voiturage, l'agence estime qu'il sera possible de réduire de 65 % la consommation énergétique en modifiant le parc automobile de façon drastique : seul un tiers des véhicules devra encore fonctionner avec un moteur thermique, un autre tiers sera composé d'hybrides et le dernier tiers de voitures électriques. Le scénario suppose également une diminution de la mobilité des populations avec la généralisation du télétravail et le vieillissement des Français. Quant à la production électrique, l'Ademe estime que ses projections sont compatibles avec l'engagement de réduction de la part du nucléaire à 50 % en 2025. Les énergies renouvelables devront assurer 33 % de l'approvisionnement en 2030 et environ 70 % en 2050. Rappelons qu'aujourd'hui, le nucléaire représente 75 % et les énergies renouvelables 16 %.

 

A la seule condition de réunir toutes ces conditions, l'agence promet une division par quatre des émissions de gaz à effet de serre en 2050, l'engagement officiel de la France pour cette date.

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