Le changement de système de vélo en libre-service parisien va nécessiter le renouvellement des montures mais également des stations. Un vaste chantier de génie civil qui sera mené en six mois, entre la fin de 2017 et le début de 2018. Mais quelle sera la destinée des stations Vélib' ?

Exit JCDecaux, c'est désormais le groupement franco-espagnol Smoovengo qui gèrera la flotte de vélos en libre-service de la capitale. Une affaire qui a causé du bruit, mais qui devrait surtout entraîner des travaux. En effet, le futur service, dont le vélo (à peine) plus léger est largement vanté, nécessitera également le remplacement des 1.233 stations et des 40.000 bornes d'attache qui composent ce réseau à Paris et en proche banlieue. Un vaste chantier qui devra pourtant se faire rapidement, afin de limiter les nuisances aux utilisateurs du service pendant la période de transition entre les deux systèmes. L'espagnol Moventia gérera ce déploiement des nouvelles infrastructures, sur une période de deux fois 3 mois, d'abord entre octobre et décembre 2017, puis entre janvier et mars 2018. Le but, pour le groupement : que tout le système soit opérationnel au 31 mars de l'année prochaine. Les usagers pourront, normalement, suivre l'évolution des travaux en permanence sur l'application.

 

Des stations design et des attaches au diapason

 

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Vélib' gen2 © Smoovengo

 

Selon Smoovengo, les nouvelles stations "s'intégreront de façon harmonieuse dans le paysage urbain". Leur design serait "un compromis entre nécessité de se fondre dans l'univers urbain avec des courbes douces (…) et la volonté d'apporter une identité". Le dossier de presse ajoute : "Belles et efficaces, les stations restent simples à déployer, toujours agréables à regarder, belles aussi pour être simplement respectées". Une façon d'espérer que les vandales seront plus respectueux. Cependant, les bornes d'attache seront-elles aussi remplacées, précisément pour éviter les vols et dégradations de vélos. Le groupement Smoovengo explique avoir développé des bornes particulières, en forme de diapason, où la fourche des vélos viendra s'enchâsser. Et ces bornes "peuvent se fixer sur les bases existantes, afin de limiter les travaux". Des interventions de génie civil seront toutefois nécessaires. A noter que le gestionnaire a annoncé la possibilité, lors de certains événements, de déployer en 30 minutes des stations temporaires, avec un totem alimenté par énergie solaire, sans travaux de voirie.

 

Le contrat, conclu pour une durée de 15 ans, s'élève à 600 M€ soit 40 M€ par an pour le service. Un montant à la charge de la Ville de Paris et des municipalités adhérentes au système qui, en retour, percevront les abonnements dont les tarifs pourraient fortement augmenter (+35 %) et les consommations (1 € pour 15 minutes au lieu de 30). La première demi-heure restera cependant gratuite, et peut-être même étendue à 45 minutes. En revanche, la formule "vélo à assistance électrique" qui représentera le tiers du parc de vélos, pourrait atteindre les 99 €/an.

 

Vélib' 1re génération finira au clou

 

 

Mais qu'adviendra-t-il des dizaines de milliers de points d'attache récupérés par JCDecaux, mobilier urbain dessiné par Patrick Jouin et déployé depuis 2007 ? On apprend dans les colonnes du Parisien que le groupe souhaite les recycler ou les reconditionner. Car les vélos et bornes représentent tout de même plusieurs centaines de tonnes d'acier et de plastique. Il est prévu que certains soient proposés aux villes où l'entreprise remportera des appels d'offres, en France ou à l'étranger "si les cahiers des charges autorisent cette option" de recyclage. Les autres bornes, qui n'auront pas la chance de connaître une deuxième vie ailleurs, termineront moins glorieusement transformées en glissières de sécurité, en caddies ou en boîtes de conserve. Le monde des vélos en libre-service est impitoyable.

 

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