Situées en plein centre ville, les anciennes friches industrielles de Dunkerque seront bientôt un quartier à vivre. Autrefois le lieu des chantiers navals et industriels, ces friches d’une superficie totale de 180 hectares sont au cœur d’un projet de renouvellement urbain visant à redessiner l’image de la ville. Découverte du projet Grand large, deuxième phase de cette transformation, qui vient de démarrer.

«Dunkerque est un territoire qui a subi un choc important dans les années 80 avec les chantiers navals. La ville s’est donc retrouvée avec des sites industriels et portuaires vacants en plein centre-ville», raconte Philippe Guiony, responsable des grands projets à la Communauté urbaine de Dunkerque. De plus, le port se délocalisait vers l’ouest de la ville pour pouvoir s’agrandir. En 1989, le maire Michel Delabarre lance donc un concours d’urbanisme remporté par l’architecte Richard Rogers avec le projet Neptune. «Il s’agit de retourner la ville sur son port et d’urbaniser ces friches industrielles, pour créer un lien entre le centre-ville et le quartier balnéaire», explique Philippe Guiony. Si la première phase des travaux s’est concentrée sur les aménagements urbains, le projet «Grand large», deuxième phase de ce renouvellement urbain, vient d’être entamé avec la récente pose de la première pierre.

La ville de Dunkerque compte 70.000 habitants mais elle est située au cœur d’une communauté urbaine qui en recense 210.000. «Nous puisons beaucoup de nos espérances et de nos pratiques de la ville dans les pratiques anglo-saxonnes de nos voisins», indique Philipe Guiony : cela induit de construire un dialogue positif avec l’ensemble des partenaires. Ainsi, la Communauté urbaine s’implique dans une «procédure de coproduction» avec les partenaires du projet : le promoteur immobilier et les concepteurs. Cette démarche permettra en outre à Dunkerque d’être «la première ville en France à faire de la ventilation naturelle pour du logement collectif», une pratique interdite dans l’hexagone car non homologuée par le CSTB. «A trois acteurs, on a un pouvoir de persuasion plus fort», fait remarquer Philipe Guiony.

Eviter l’étalement urbain
Le quartier Grand large, conçu par Nicolas Michelin, comprendra 1.000 logements dont 60% en locatif social ou privé et 10% en primo-accession. Plus de la moitié des nouvelles habitations (52%) seront des grands logements. «C’est la traduction différée d’un engagement politique qui vise à éviter l’étalement urbain. Les familles n’auront pas à sortir de Dunkerque pour avoir une ou deux pièces de plus, et ce nouveau quartier doit être attractif pour les jeunes ainsi que pour les familles», explique Philipe Guiony.

Le quartier a aussi une ambition environnementale. Le projet donne la priorité aux circulations «douces», intègre une isolation extérieure des logements, la récupération des eaux de pluie pour l’arrosage des espaces verts, des disjoncteurs d’eau permettant de détecter les fuites ou encore un accès internet haut débit pour 5 euros par mois. Les premières livraisons seront effectuées à la rentrée 2009.

La plaisance au cœur de la ville
Les maisons à gâble dessinées par Nicolas Michelin, qui font référence à l’architecture flamande et portuaire, seront bordées au nord par la prolongation de la digue de mer, qui accueillera, à la place du port industriel, des équipements de sport et de loisirs. Cette future étape constitue l’autre grand projet de la communauté urbaine qui est justement de récupérer les 150 hectares de bassins du port industriel pour développer en plein cœur de ville une activité de plaisance, et à travers elle le tourisme.

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