L'Institut pour la Ville en Mouvement, qui tient un stand au Mondial, promeut un meilleur partage de la ville entre voitures et piétons. La présentation de son exposition " Villes et mobilités, Bouge l'architecture " ouvre le débat sur l'urbanité de demain.

Au milieu des stands où sont vantés les capacités motrices, le luxe ou la dimension des nouvelles voitures, il en est un qui ne s'occupe que du piéton. Le stand de l'Institut pour la Ville en Mouvement (IVM) est une mini-exposition de projets architecturaux et urbanistiques, réalisés ou en cour, dont le point commun est la quête du confort du piéton.
La grande question qui est posée est " Pourquoi les lieux de déplacement ne seraient pas des espaces hospitaliers et porteurs d'urbanité ? ". En soi, elle ne paraît pas révolutionnaire. Mais à regarder de plus près le cadre de vie quotidien, sachant que 80% des européens sont des citadins, elle ressemble bien à une provocation. Entre pollution sonore ou olfactive, limitation ou dégradation de l'espace de déplacement des piétons, sans parler en terme de sécurité, force est de constater que cette thématique répond à un besoin pressant.
L'IVM, association loi 1901, a vu le jour grâce au mécénat d'entreprise du groupe PSA. Le constructeur l'a doté d'une autonomie large, ce qui lui permet de se positionner sur nombre de projets comme association libre de toutes contraintes.
L'exposition, qui ouvrira ses portes au grand public le 28 septembre en même temps que le Mondial, est organisée autours de cinq grands thèmes. Tel était le souhait de ses commissaires, Didier Rebois, par ailleurs directeur de l'Ecole d'architecture de Clermont-Ferrand et secrétaire général d'Europan, et Francis Rambert, journaliste et critique d'architecture au Figaro. Pour ce dernier, " créer du lieu, c'est créer du lien social ".
Les cinq thèmes qui organisent cette exposition s'articulent autours de cette idée de lien social. Cohabiter/Coexister présente des projets originaux qui ont cherché à faire rimer urbanité avec civilité, avec la création d'espaces publics " pacifiés " où tous les modes de transport peuvent coexister en bonne intelligence. Franchir/Accéder met en avant des projets qui dépasse le paradoxe actuel, où ce qui relie sépare. Ainsi le projet de passerelle Bercy-Tolbiac à Paris ou l'aménagement de place au dessus d'une voie rapide à Barcelone. Parcourir/Desservir veut mettre fin au traditionnel métro-boulot-dodo, Stationner/Résider au récurrent souci du parking, en tant que " non-lieu " impropre à la sécurité et au confort, Changer/Echanger aux espaces de transferts quotidien perçu comme purement utilitaires.
Avec ce dernier thèmes, les aménagements se croisent et se combinent pour donner naissance à une gare-galerie d'art, à un parking-bistrot ou à un rond-point-parc. En tout, cette exposition présente 42 projets différents. Elle va devenir itinérante après le Mondial, pour être présentée à Cordoue, Nantes, Shanghai, Berlin ou encore Rotterdam.
L'IVM est une association à but non lucratif. Son seul souci est la promotion de nouvelles idées pouvant améliorer le cadre urbain. Doté d'un conseil scientifique et technique, présidé par François Ascher, il veut promouvoir l'accès à la mobilité pour les personnes handicapées ou aux prise avec des difficultés spécifiques, étudiant ainsi un projet de plan urbain et de transport en relief ou un logiciel en 3D de sensibilisation aux déplacements dans un espace urbain. Il s'intéresse également à l'amélioration des lieux et des temps de transports, à la valorisation et à la diffusion des expériences et des savoirs sur la ville en mouvement, ses nouvelles cultures et ses civilités.
A terme, l'IVM espère organiser un concours international d'architecture, selon les critères qu'il met en avant.
Pour plus d'information : www.ville-en-mouvement.com

actionclactionfp