La communauté internationale a débloqué, mardi, 550 millions d'euros pour financer les travaux liés à la construction du nouveau sarcophage de la centrale de Tchernobyl, sur un total de 740 millions d'euros manquant.

Vingt-cinq ans après la catastrophe de la centrale de Tchernobyl, la communauté internationale s'est réunie à Kiev. Elle a trouvé un accord permettant « de réunir le montant remarquable […] de 550 millions d'euros », a souligné François Fillon, à l'issue de la conférence qu'il a co-présidée au titre de la présidence française du G8. En ajoutant qu'il s'agirait d'un «montant minimal», plusieurs pays s'étant engagés sans toutefois être en mesure d'annoncer un chiffre. Le Premier ministre s'est dit cependant confiant pour «trouver prochainement avec l'ensemble de nos partenaires, les contributions additionnelles nécessaires […] pour que tous les travaux soient terminés en 2015, selon le calendrier que nous avons fixé ensemble.»

 

Les « donateurs de Tchernobyl » avaient pour objectif de réunir les 740 millions d'euros manquant au financement des travaux liés à la construction d'une nouvelle chape isolant le réacteur accidenté de la centrale. Le budget global étant de 1,5 milliard d'euros.
Plusieurs dizaines de pays et organisations internationales ont participé à cette conférence, dont José Manuel Barroso, le président de la Commission européenne. La France, la Russie et l'Ukraine ont annoncé respectivement des contributions de 47, 45 et 29 millions d'euros.

 

Bouygues et Vinci poursuivent les travaux
Il faut rappeler qu'en 2007, un consortium formé par les sociétés françaises Bouygues et Vinci a remporté un appel d'offres pour la construction d'un nouveau sarcophage étanche pour résoudre le problème de la chape mise en place suite à la catastrophe qui est désormais fissurée. Cette nouvelle enceinte de confinement, de 108 mètres de haut et d'un poids de 20.000 tonnes, sera assemblée à côté, puis glissée au-dessus du sarcophage existant.

 

Outre l'achèvement du nouveau sarcophage, cette somme prévoit aussi la construction d'un dépôt pour le combustible nucléaire usagé.

 



L'enjeu du sarcophage et de l'arche est de confiner pour cent ans la radioactivité du réacteur numéro 4 qui a explosé à Tchernobyl, en Ukraine, le 26 avril 1986. La facture de l'arche monumentale de confinement, que les Français Vinci et Bouygues sont en train d'ériger, ne représente que 55 % de ce budget. Mais son montant a doublé depuis 2007, passant de 432 millions à près de 900 millions d'euros.

 

L'arche sera composée d'une ossature métallique de 18.000 tonnes assurant le confinement du sarcophage existant. Elle mesurera 105 m de haut, 150 m de long pour une portée de 257 m. L'arche sera assemblée à l'ouest du site, dans une zone spécialement aménagée à l'écart du réacteur accidenté, et sera glissée pour venir coiffer le sarcophage existant. Pour garantir la pérennité de cet ouvrage pendant cent ans, et donc sa maintenance, un pont roulant intégré sous l'arche, haute comme deux fois l'Arc de Triomphe, permettra de démanteler le sarcophage et de retirer les débris. Enfin, pour éviter la corrosion de l'acier de ce pont, un système de double peau pour la couverture de l'arche associé à un système de ventilation, assuré entre les deux enveloppes de l'enceinte dans l'espace qui abritera la charpente, permettra ainsi de maintenir un bon niveau d'hygrométrie.

 

Pour plus d'explications sur l'arche de la centrale nucléaire de Tchernobyl, voir la vidéo ci-dessous.

 

 

 


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