Depuis 8 ans, l'Ademe a accompagné 2.600 rénovations et constructions de bâtiments basse consommation (BBC) dans près de 1.400 opérations. La base de données nationale de l'Observatoire du BBC a recensé toutes ces opérations et donne accès gratuitement aux retours d'expériences Prebat. Décryptage.

L'amélioration de la performance énergétique du logement est une priorité qui demande un investissement en temps et en argent aux particuliers, collectivités, entreprises et bailleurs sociaux. Depuis 2007, l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe) accompagne les rénovations et les constructions de bâtiments ayant un niveau de performance « Basse consommation » (inférieure ou égale à 50 kWh/m²/an). En tout, 1.360 opérations - représentant plus de 2.600 bâtiments et 2,4 millions de m² - ont été sélectionnées et soutenues. Un peu plus de la moitié des opérations se situe dans le résidentiel (57 % répartis en logements collectifs, maisons individuelles groupées ou en secteur diffus), le reste concernant le tertiaire (43 %, répartis en bureaux, enseignement, santé, etc.). Selon les chiffres du bilan 2007-2012, 65 % de ces opérations concernaient des constructions neuves, le chiffre évoluant selon les années entre 85 % (2008) et 42 % (2011) du fait de l'effort de rénovation du parc existant.

 

Division par trois des consommations
Pour les bâtiments rénovés, les consommations énergétiques ont été divisées par plus de trois après réhabilitation car les déperditions énergétiques des bâtiments ont, elles aussi, été divisées par trois. Le coût moyen des travaux constaté par l'Ademe est de 662 €/m² SHON (hors taxes) pour les logements collectifs et de 1.149 €/m² SHON (HT) pour les bâtiments tertiaires. Divers points ressortent de l'étude menée entre 2007 et 2012 : l'enveloppe est primordiale afin d'atteindre les performances requises (Ubât de 0,61). L'isolation thermique renforcée des toitures et des parois s'avère être la meilleure technique. L'étanchéité à l'air est également un point crucial (perméabilité moyenne de 1,4 m3/h/m²). Le choix du système de chauffage (pompe à chaleur, chaudière gaz à condensation, poêles et chaudières bois) et l'amélioration du système de ventilation sont d'autres pistes utilisées pour améliorer les performances énergétiques. Les énergies renouvelables sont employées de façon extensive, notamment pour l'eau chaude sanitaire tandis que le recours au triple vitrage reste limité à 8 % (sur 300 bâtiments renseignés).

 

Du côté des bâtiments neufs
La consommation moyenne pour les maisons individuelles et les logements collectifs neufs s'établit quant à elle à 49,5 kWh/m² SHON/an. Le coût moyen (HT) de telles constructions est d'environ 1.400 €/m² SHON et de 1.750 €/m² SHON dans le tertiaire. Ici encore, c'est la performance de l'enveloppe qui est importante (Ubât de 0,41), concomitamment avec une forte étanchéité à l'air (perméabilité de 1 m3/h/m² ou moins). Les modes de chauffage sélectionnés et l'utilisation très forte des énergies renouvelables améliorent encore les performances. La généralisation de la ventilation double flux (et de la ventilation Hygro B) et le recours partiel (façade Nord) ou total au triple vitrage (22 % des 1.000 bâtiments renseignés) sont enfin deux autres éléments d'intérêt. Seule la combinaison des différentes technologies permet d'obtenir une performance globale des bâtiments suffisamment élevée.

 

Les appels à projet lancés depuis 2006 ont donc permis de démontrer la possibilité de construire (ou de réhabiliter) un nombre important de bâtiments au niveau BBC à des coûts maîtrisés et des produits de construction très divers. L'atteinte de ce niveau est possible grâce à des technologies éprouvées, en les combinant selon les caractéristiques de chaque opération, en tenant compte en particulier des orientations et des apports solaires. La phase de conception serait donc essentielle, une collaboration accrue entre les architectes et les bureaux d'études étant un gage de réussite.

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