Dans le cadre de la campagne présidentielle, le président de la Fédération nationale de l'immobilier, René Pallincourt, évoque le bilan de 2011, les perspectives de 2012 et les propositions de son organisme aux différents candidats. Interview.

Batiactu : Pouvez-vous nous dresser, en quelques mots, le bilan de l'année 2011 et nous donner des perspectives pour 2012 ?
René Pallincourt :
L'année 2011 a été exceptionnelle. Avec une activité de 850.000 transactions dans l'ancien, c'est même du jamais vu. D'autant que les prix ont atteint ceux d'avant 2007, la période qui a précédé la crise. Le tout dans de bonnes conditions pour les ménages, notamment les primo-accédants grâce au Prêt à Taux Zéro amélioré (PTZ +). Pour 2012, la situation sera très différente. Nous sommes maintenant dans un plan de rigueur qui a vu la suppression de cette aide. On note également une augmentation du taux de la TVA, de la plus-value à 19 %, de la CSG, du coût des travaux, la fiscalisation des revenus financiers, etc. De plus, nous nous trouvons dans une année électorale et il existe un attentisme lié au résultat de ces élections. Enfin, il règne en Europe une inquiétude liée à l'Euro et aux problèmes en Grèce notamment. En clair, 2012 ne sera pas une année comparable à 2011.

 

Pour autant, il y a toujours des acheteurs, et la pression de cette demande fait que les prix des logements ne baisseront pas de plus de 5 %. Pour l'activité, la FNAIM estime qu'elle devrait décroître de 20 % (soit -170.000 opérations). Ce qui fera tout de même 680.000 transactions, plaçant l'année dans la catégorie des bons crus. Pour l'instant, il ne faut pas dramatiser.

 

Batiactu : Dans le contexte pré-électoral justement, quelles sont les propositions de la FNAIM aux différents candidats ?
René Pallincourt :
Nous sommes en pleine crise du logement, qui touche tout le monde. Aussi notre fédération vient-elle de proposer le « Bail Puissance 3 », car les propositions faites par les différents candidats ne vont rien résoudre : ni l'encadrement des loyers proposé par la gauche, ni l'augmentation de 30 % du COS par la droite. Aucun mouvement politique ne développe de solution efficace. Sans compter qu'on ne parle pas assez de logement dans la campagne. Il a donc fallu à la FNAIM trouver seule une réponse à l'équation délicate du manque d'argent et de la demande d'habitations. Car la crise frappe d'autant plus durement les ménages les plus modestes.

 

Le « Bail Puissance 3 » est une mesure qui consiste à inciter un propriétaire bailleur de louer son bien immobilier à un tarif inférieur de 50 % aux tarifs du marché. Cela permettrait au locataire de réduire son taux d'effort de façon drastique, passant sous la barre des 25 %. Corollairement, il y aurait une libération de pouvoir d'achat qui relancerait la consommation. Evidemment, il faut une contrepartie à l'effort du bailleur : nous proposons une défiscalisation des revenus financiers afin qu'il retrouve la rentabilité nette de son bien. Pour une durée au moins égale à neuf ans, les propriétaires bénéficieraient d'une déduction spécifique de 100 % au titre des revenus fonciers sociaux. De plus, ils se verraient accorder un régime dérogatoire de taxation des plus-values avec un abattement de 10 % par année de détention au-delà de la 5e année, soit une exonération totale au bout de 15 ans. Du côté de l'Etat, nous proposons la suspension du versement des APL (Aides Personnalisées au Logement).

 

La suite des propositions de la FNAIM en page 2.

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