Suite au scandale des 341 trains express régionaux trop larges qui nécessiteront le rabotage de 1.300 quais, la SNCF et Réseau ferré de France (RFF) ont remis ce lundi au secrétaire d'Etat aux Transports, Frédéric Cuvillier, leur rapport d'enquête interne. Ce document assure qu'il "n'y a eu aucune erreur dans les commandes de trains". Toutefois, le ministre demande une meilleure synergie entre les services des deux institutions.

Le secrétaire d'État aux Transports, Frédéric Cuvillier, a déclaré lundi 26 mai lors d'une conférence de presse qu'il n'y avait pas eu d'erreur dans les commandes de trains, dont la largeur, supérieure à celle de leurs prédécesseurs, a nécessité de raboter les 1.300 quais sur les 8.700 que compte Réseau ferré de France (RFF), le gestionnaire du réseau ferroviaire français. En effet, la SNCF et RFF ont dû remettre un rapport d'enquête interne à Frédéric Cuvillier. Objectif : tenter de déterminer ce qui a conduit à commander des TER trop larges pour certains quais de gare.

 

"Il n'y a pas eu d'erreur dans les commandes (Ndlr : cela concerne les 182 rames TER Regiolis d'Alstom et les 159 Regio 2N de Bombardier)", a indiqué le ministre, lors de la présentation du rapport qu'il avait demandé à la SNCF et à Réseau ferré de France (RFF). Avant de confier à la presse : "J'en ai eu vent (Ndlr : de ce problème) il y a très peu de temps, il y a une quinzaine de jours."

 

"Pas anormal d'adapter l'infrastructure au nouveau matériel"
Les trains régionaux commandés par la SNCF en 2009, et livrés depuis le début de cette année, sont plus larges que les anciens trains Corail, car ils doivent transporter plus de passagers, ce qui nécessite de raboter certains quais, a indiqué le rapport. Le secrétaire d'État a d'ailleurs ajouté que les trains sont aux normes européennes, mais répondent également aux normes d'accessibilité, permettant à une personne à mobilité réduite de se déplacer de façon indépendante à l'intérieur du train. Ainsi, l'accès aux trains nécessite des travaux sur les quais, afin qu'il n'y ait pas de rupture, en hauteur ou en largeur. "Il n'est pas anormal qu'on adapte l'infrastructure au nouveau matériel", a-t-il commenté.
S'agissant du coût de ces travaux, Frédéric Cuvillier a confirmé qu'il sera entièrement à la charge de RFF et n'aura pas d'impact sur la facture des régions, ni sur celle des usagers.

 

Vers un registre national de l'infrastructure ?
Frédéric Cuvillier a néanmoins souligné que, désormais, toutes les commandes de trains seraient précédées d'études pour mesurer leur impact sur les voies et les gares, ce qui n'était pas le cas jusqu'à présent. "J'ai souhaité que toutes les commandes de trains soient conditionnées par l'évaluation de l'impact sur l'infrastructure", a-t-il ajouté. Par ailleurs, un "registre national de l'infrastructure ferroviaire devra être mis en place au plus vite", et la SNCF doit mettre à disposition "l'ensemble des données et documents nécessaires", a exigé le ministre des Transports. "Le rapport relève quelque chose d'assez curieux (...), RFF n'a pas de registre complet et à jour de l'ensemble de l'infrastructure", a-t-il précisé à ce sujet.

 

 

Avant d'ajouter : "Une réflexion sur la mise du réseau ferroviaire aux normes d'accessibilité pour les personnes à mobilité réduite doit également être engagée."

 

"SNCF et RFF ont reconnu un manque de dialogue évident", a de nouveau soulevé le secrétaire d'État, plaidant une fois encore en faveur de la réforme ferroviaire, qui doit être examinée ce mardi 27 et mercredi 28 mai en commission du Développement durable à l'Assemblée nationale, avant une première lecture en juin. En effet, des auditions de Guillaume Pepy, président de la SNCF, et de Jacques Rapoport, patron de Réseau ferré de France (RFF), sont programmées par les parlementaires dans les jours à venir.

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