Le groupe français Saint-Gobain a reçu un nouveau feu vert pour son acquisition de Sika : celui de la Commission de la concurrence suisse. L'opération pourrait donc se faire, sans condition… si la direction de la société suisse et les actionnaires récalcitrants comme la fondation Bill & Melinda Gates changent finalement d'avis.

Le processus d'approbation par les différentes autorités de la concurrence est presque achevé pour Saint-Gobain, qui vient de recevoir le feu vert de la Commission de la concurrence suisse (Comco) pour une éventuelle prise de contrôle de Sika. La Commission européenne avait déjà émis un avis favorable au mois de juillet dernier, tandis que les autorités américaines et chinoises l'avaient fait auparavant. L'aval de la Comco ne mentionne aucune restriction, ni cession nécessaire pour mener l'opération de rapprochement entre les deux industriels.

 

Cependant, cette énième décision ne change rien à la situation conflictuelle existant entre le groupe français - qui souhaite mettre la main sur Sika sans passer par une coûteuse offre publique d'achat en traitant directement avec la famille héritière du fondateur - et la direction du chimiste de spécialité soutenue par une partie des investisseurs internationaux. Parmi ceux-ci, les plus véhéments sont la fondation Bill & Melinda Gates et le fonds Cascade, également contrôlé par le fondateur de Microsoft, qui mènent une guérilla judiciaire contre les héritiers et Saint-Gobain. Les détracteurs de l'opération estiment que le rapprochement ne sera pas bénéfique à l'entreprise suisse, ni à ses employés ou actionnaires.

 

Des décisions judiciaires doivent encore tomber, notamment celle portant sur le rétablissement des droits de vote de la famille Burkhard qui avait été réduits par le conseil d'administration réuni au mois d'avril 2015.

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